Le président de la République n'a aucune intention de démissionner. Il l'a clairement signifié à l'occasion de l'entretien de presse accordé à des titres de la presse nationale et diffusé, avant-hier soir, sur plusieurs chaînes de télévision. Le chef de l'Etat a d'abord démenti les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, à propos d'une prétendue détérioration de son état de santé. Ce n'est pas vrai et la seule interview qui a duré plus d'une heure 20 minutes, peut aisément attester de sa forme et de ses capacités physiques redevenues normales après son rétablissement. Il reste que ces rumeurs qui «enflamment» épisodiquement la Toile ne sont pas innocentes, loin de là. L'objectif n'est autre que de harceler l'opinion algérienne en y diffusant de l'intox en permanence, pour l'empêcher de constater la réalité de la situation du pays et, au final, céder à une désespérance, propice au chaos. À l'appui de cette maladie qu'ils imaginent, les faiseurs de fake news créent de toutes pièces un «problème au sommet de l'Etat». La force de cette rumeur dont les colporteurs savent qu'elle finira par être démentie, tient dans les puissants relais qui la diffusent. Des dizaines de sites Internet, de pages et comptes Facebook, Twitter, Instagram et au-tres font «voyager» la rumeur et la construisent de sorte à ce qu'un démenti énoncé dans les formes «traditionnelles» mette un temps fou pour parvenir aux oreilles des Algériens. Les instigateurs de ces médias sont connus. Le président de la République situe leur origine dans un pays voisin. Tebboune n'a pas divulgué le nom dudit pays, mais ce serait dévoiler un secret de Polichinelle que d'affirmer que le Maroc avec le soutien de l'entité sioniste mène une guerre de 4e génération. L'Algérie «n'est sous le protectorat d'aucun pays». Il existe un pays dans la région «qui applique ce qu'on lui dicte». L'allusion est on ne peut plus claire.L'entreprise Facebook a, rappelons-le fermé des dizaines de sites dédiés à la diffusion de fake news sur l'Algérie et l'ANP a mis en évidence la collusion maroco-sioniste contre l'Algérie. Cette armada cybernétique décortique les «communiqués officiels», les sort de leur contexte pour redonner à la rumeur un second souffle, voire même une seconde vie. Ainsi, la rumeur de «la fausse nouvelle maladie» est subtilement accolée à une prétendue brouille entre la présidence de la République et l'armée. Abdelmadjid Tebboune choisit de ne pas passer par la «voie traditionnelle» et dire les choses comme elles sont et pas seulement comme elles devraient être. «L'ANP est mon plus fort soutien», a-t-il dit aux deux journalistes qui lui faisaient face. C'est clair, net et précis. Une déclaration aussi directe a le mérite de faire taire la rumeur. Mais le président ne s'est pas contenté d'une affirmation qui, mal interprétée, peut aussi «voyager» dans la Toile. Cette armée «protège la patrie, la Constitution et les frontières, et sans elle, les terroristes auraient pu infiltrer les marches populaires», a-t-il précisé. Le soutien de l'armée n'est donc pas un «costume sur mesure», mais relève d'une mission institutionnelle qui met la nation au-dessus de toute autre considération. Le président de la République qui a affirmé que le rapport entre le politique et le militaire a bel et bien changé, a rappelé qu'il était le chef suprême des forces armées. Et en tant que tel, il dira que l'ANP «a atteint un niveau de professionnalisme qui la tient à l'écart de la politique». Une affirmation qu'un «otage», comme le susurrent les sites marocains, n'aurait jamais faite. Et c'est en chef de l'Etat qu'il affirme que l'armée algérienne est «disciplinée (et) applique les instructions du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale». Peut-on après cet éclaircissement douter du caractère républicain de l'ANP? Gageons que les mercenaires de la guerre de 4e génération tenteront de trouver autre chose pour abattre le moral des Algériens et les faire douter de la plus solide de leurs institutions. Abdelmadjid Tebboune ne veut pas s'y tromper. Il le dit haut et fort: «L'Armée et les services de sécurité (...) veillent à protéger le peuple pour qu'il puisse s'exprimer librement.»