Un nouveau Ramadhan sans les «tarawih»? C'est la rumeur qui a enflammé, ces derniers jours, les réseaux sociaux. Certains «agitateurs» sont même montés au créneau pour dénoncer une «croisade» contre l'islam en argumentant leurs propos par la stabilisation de la situation sanitaire dans le pays. Ce qui a fait naître une vive polémique. Les ministères de la Santé et des Affaires religieuses ont dû sortir de leur silence pour éteindre les feux de cette controverse. Ils démentent toute annulation pour le moment assurant qu'un protocole sanitaire est en train d'être mis en place en collaboration entre ces deux institutions. C'est le département de Benbouzid qui est le premier a avoir réagi. «Les décisions relatives à l'autorisation ou l'annulation de la prière surérogatoire des ‘‘tarawih'' durant le mois de Ramadhan de cette année relèvent exclusivement des prérogatives des autorités concernées en relation avec la Commission ministérielle de la fetwa», a-t-il assuré dans un communiqué publié, jeudi dernier. Le Comité scientifique a, lui, fait savoir qu'il est consulté sur les aspects liés aux mesures de prévention et de protection contre la propagation de la pandémie de la Covid-19 et les protocoles sanitaires à mettre en oeuvre dans ce cadre. «On a émis aucun avis sur la question», a-t-il rétorqué. Chose qu'a confirmée, hier, le ministère des Affaires religieuses. «La question des prières de ‘‘tarawihe'' est à l'étude dans le cadre du protocole sanitaire qui comprend le programme du Ramadhan», a fait savoir, hier, le département de Youcef Belmehdi assurant que tout ce qui a été dit à ce sujet n'est que purs «mensonges» et «allégations». Quelques jours plus tard, c'est un membre de la Commission ministérielle de la fetwa qui est venu éteindre définitivement cette polémique. Il annonce qu'un protocole sanitaire pour l'accomplissement de cette prière durant le mois sacré du Ramadhan est en cours de préparation. «L'étude conjointe effectuée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus pour l'élaboration d'un protocole sanitaire pour la prière des ‘‘tarawih'' a conclu, dans un premier temps, d'appliquer le protocole sanitaire en vigueur pour la prière du vendredi», a indiqué Mohand Mechnane. «Le nombre des fidèles accueillis pour la prière du vendredi étant proche de celui de la prière des ‘‘tarawih'', le choix a porté sur le protocole actuellement en vigueur, d'autant que les mesures de distanciation sociale sont rigoureusement appliquées», a-t-il expliqué. Ce protocole prévoit un allègement de la prière des «tarawih» qui se limitera, cette année, à un seul hizb, a- t-il précisé ajoutant que le fidèle peut compléter sa prière et la récitation du Saint Coran dans son domicile. Les salles d'ablution et les salles de prière pour femmes resteront elles, fermées. Tout comme l'interdiction d'accès aux enfants. Quoi qu'il en soit, la décision sur cette fatidique question n'a pas encore été prise. Elle revient au président de la République qui tranchera selon l'évolution de la situation sanitaire. Il y a une semaine, il aurait été clair que cette prière sera autorisée durant le Ramadhan. Mais avec l'apparition du variant anglais, la donne a changé. Surtout que l'institut Pasteur d'Algérie a confirmé six nouveaux cas de ce «mutant», portant le total à 8. Avec le relâchement actuel, les choses pourraient vite dégénérer. De plus, selon, les aveux mêmes des responsables du ministère de la Santé, d'autres cas ont pu entrer au pays à travers les vols de rapatriement. Car, il y a eu trafic sur les tests PCR présentés. On ne sait donc pas de quoi sera fait demain. Le Ramdhan pourrait être à «huis clos» comme l'an dernier. A ce moment, les «tarawih» seront la dernière des priorrités...