Le président de la Transition du Mali, Bah N'Daw, est arrivé, hier après-midi, à Alger dans le cadre d'une visite de travail et d'amitié. À son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, le chef de l'Etat malien a été accueilli par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud. Cette visite permettra de «passer en revue les relations bilatérales fraternelles unissant l'Algérie et le Mali, ainsi que les voies et moyens de les développer au mieux des intérêts communs des deux pays», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le chef d'Etat malien, «auront également l'occasion de faire le point sur la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation nationale, issu du processus d'Alger», a ajouté la même source. Plusieurs thématiques seront abordées lors de cette audience. Le séjour algérois de Bah N'Daw sera, à coup sûr, marqué par un programme particulièrement chargé du fait qu'il aura une série d'entretiens avec les principales personnalités politiques du pays. Au-delà des relations bilatérales, de la situation internationale, de la question libyenne, et celle des frontières, l'un des objectifs phares recherchés par cette visite demeure la contribution de l'Algérie dans le processus d'accélération du processus de stabilisation du Mali, laquelle dominera les entretiens. En somme, une grande visite à la mesure des deux nations. Officiellement, cette visite de Bah N'Daw s'inscrit «dans le cadre de la tradition de dialogue et de concertation entre les deux pays». Tradition qui avait cependant été mise à mal ces dernières années. D'autant que la dernière visite d'un chef d'Etat malien en Algérie remonte à octobre 2011. Du temps d'Amadou Toumani Touré. Néanmoins, l'Algérie a toujours joué un rôle d'interface et stratégique pour le Mali. Les grands efforts menés par l'Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité au Mali ne sont plus à démontrer. Comme l'est le tact avec lequel l'Algérie a mené les négociations ayant abouti à l'Accord pour la paix et la Réconciliation issu du processus d'Alger. À tout seigneur, tout honneur puisque c'est également l'Algérie qui dirige le Comité de suivi dudit Accord (CSA). D'ailleurs, la visite en Algérie de Bah N'Daw intervient après la tenue à Bamako en février dernier de la 14e session du Comité mixte Mali-Algérie chargé du suivi de la coopération militaire et technique, dont l'ordre du jour était la coopération bilatérale et la relance du processus de paix au Mali. Sur le plan sécuritaire, le dossier du Sahel et de la lutte contre le terrorisme dans cette zone géographique particulière a toujours été au centre d'un échange permanent entre Alger et Bamako. Les deux capitales partagent la même approche sécuritaire. Sur le plan économique, la coopération entre le Mali et l'Algérie souffre suffisamment de la crise sécuritaire que vit le Mali dans les régions du Nord du Mali. Aussi, le défi à relever réside dans l'engagement des deux Etats à mettre en place les jalons d'une dynamisation des relations tant attendue. Dans ce cadre, la relance du Conseil d'affaires algéro-malien, dont l'accord a été signé en janvier 2018, est plus qu'impérative à même de relever le niveau actuel des échanges qui demeurent en deçà des engagements politiques des deux Etats et des aspirations des deux peuples. Par ailleurs, il sera question de l'officialisation de l' accord préliminaire d'attribution provisoire d'une licence globale (2G, 3G et 4G) obtenu par l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, qui avait soumissionné pour l'obtention d'une licence de télécommunications au Mali. Pour rappel, Mobilis avait obtenu un accord préliminaire d'attribution provisoire de la licence dont les thermes restent à négocier afin d'ouvrir une nouvelle filiale du Groupe Télécom Algérie au Mali. Sur un autre plan, le Mali, troisième producteur africain d'or, a décidé en 2017 de se doter d'une industrie pétrolière tout aussi dynamique que l'industrie minière, sa principale pourvoyeuse de devises. Pour ce faire, il a été décidé de relancer les activités de recherche pétrolière dans le Bassin de Taoudéni. Des explorations que le Groupe Sonatrach avait suspendues en raison de la détérioration des conditions de sécurité dans la zone.