Un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Le président algérien Abdelmajid Tebboune a souligné, hier, la nécessité de protéger la mémoire nationale. Dans un message à l'occasion du 59ème anniversaire de la fête de la Victoire, lu en son nom à Tlemcen par le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebika, le chef de l'Etat a souligné n'avoir de cesse de «souligner l'importance de la préservation de la Mémoire nationale» tout en insistant sur «la responsabilité de l'Etat dans la prise en charge de ce dossier, avec tout le sérieux et l'assiduité qui s'imposent». Certes, reconnaît le président Tebboune, des mesures importantes ont été prises et des signes positifs ont été enregistrés, notamment en ce qui concerne la récupération des archives et des crânes des dirigeants de la Résistance populaire, mais, il n'en demeure pas moins que beaucoup de choses restent à faire. «Notre attachement à la préservation de notre Histoire et de notre Mémoire demeurera au coeur de nos priorités pour réaliser les avancées escomptées», a poursuivi le chef de l'Etat... Dénonçant «les crimes commis par le colonialisme contre le peuple algérien sans défense», le président Tebboune a précisé que «les blessures et stigmates des crimes perpétrés par le colonisateur contre le peuple algérien démuni demeurent témoins de l'ampleur de la destruction, des massacres et de la sinistre politique de la terre brûlée». Evoquant la ré-inhumation des ossements de Héros de la Résistance populaire sur leur terre, le 5 juillet 2020, le président Tebboune a assuré que le suivi doit être maintenu afin de «mettre toute la lumière sur le sort des disparus durant notre Guerre de libération et pour l'indemnisation des victimes des essais nucléaires». Un message qui se veut une réponse directe au rapport Benjamin Stora, qualifié par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer, de « fuite en avant». Tandis que le général Bouzid Boufrioua, chef du commandement des Forces terrestres, a, dans un entretien accordé à la revue El-Djeïch, pointé du doigt les dommages causés par les déchets radioactifs sur les populations locales, tout en déplorant «l'absence d'informations techniques sur la nature des explosions nucléaires et le matériel pollué enfoui». Un silence de plomb qui en dit long sur le rapport Stora. Dénonçant «les crimes commis par le colonialisme contre le peuple algérien sans défense», le président Tebboune a précisé que les effets, de ces crimes, «continuent de témoigner de l'horreur et de l'ampleur de la destruction et de la répression, matérielle et morale, subies par un peuple libre». Les exactions sont perceptibles. La plaie est toujours ouverte. Aussi, le président de la République a estimé que la commémoration du jour de la Victoire est une occasion «renouvelée pour réitérer notre engagement inébranlable sur la voie novembriste.». À cette occasion, Abdelmadjid Tebboune a évoqué les décisions qu'il avait prises. Des décisions à même de créer les conditions du changement souhaité, auquel aspirent les citoyens, en particulier les jeunes. Une force que le chef de l'Etat appelle à «adhérer au processus d'édification de nouvelles institutions, fiables et crédibles», en référence aux prochaines élections législatives. Des décisions s'inscrivant en droite ligne avec ses engagements. «Des engagements que je me suis attelé, dès les premiers jours, à concrétiser à tous les niveaux», a souligné le chef de l'Etat en dépit des «entraves et des imprévus induits par la propagation de la pandémie de Covid-19». Dans sa quête de l'édification de l'Algérie nouvelle, Tebboune a appelé la classe politique, la société civile, les organisations, les syndicats et les élites à rompre radicalement avec les pratiques de la honte et de la disgrâce. «Nous sommes également appelés à aller de l'avant, résolument et fermement, dans la lutte contre la corruption et à mettre à nu les intentions et démarches des corrompus et leurs résidus, à l'affût de la moindre occasion pour semer le doute et attiser les discordes», a-t-il soutenu. Enfin, le chef de l'Etat se dit convaincu que «le peuple algérien, notamment nos jeunes qui ont insufflé, par leur conscience, l'espoir d'une Algérie nouvelle lors du Hirak béni, se mobilisera pour l'édification de l'Etat de droit et des institutions» précisant que cet Etat «se construit par la volonté du peuple, à travers le choix libre et démocratique et la concurrence loyale des idées et programmes lors du rendez-vous du 12 juin prochain, auquel toutes les garanties de transparence et de régularité ont été assurées».