Les intervenants à la conférence des cadres des partis de l'alliance présidentielle, tenue jeudi à Alger, ont été unanimes à exiger de la France de reconnaître ses crimes coloniaux commis contre le peuple algérien durant la période d'occupation de l'Algérie. Le secrétaire général du parti du front de libération nationale (FLN) M. Abdelaziz Belkhadem a affirmé qu'il "est aujourd'hui du devoir des Algériens de dévoiler, de condamner et de criminaliser les pratiques coloniales françaises et de demander à la communauté internationale de faire pression sur l'Etat français pour l'obliger à reconnaître son passé colonial en Algérie". "Nous poursuivront cet appel jusqu'à ce que la France officielle reconnaisse les crimes de la France coloniale", a-t-il soutenu. Pour M. Belkhadem, le colonialisme en tant que phénomène politique, militaire et économique est "le diable lui-même" et "une pratique vile qui cache beaucoup de crimes, d'actes d'assassinat et de destruction sous le couvert de la civilisation et de la modernité". Nous sommes appelés, a-t-il affirmé, à "démasquer toutes les pratiques coloniales qui ne sont autres que des crimes contre l'humanité", appelant à la nécessité de se "remémorer, à l'occasion des fêtes nationales, toutes les pages de l'histoire afin de perpétuer le message des martyrs, celui de l'édification d'une Algérie moderne qui offre à ses enfants les conditions de bonheur et de vie décente". M. Belkhadem a appelé également les intellectuels et les historiens à s'intéresser à l'étude au fait colonial sous ses aspects militaire, politique et socio-économique en mettant à nu tous ses crimes au moyen desquels il a tenté d'annihiler l'identité nationale des peuples colonisés. Le président du mouvement de la société pour la paix (MSP) M. Bouguerra Soltani a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de persister à exiger de la France officielle la reconnaissance des crimes de la France coloniale, affirmant que "nous continuerons à brandir cette exigence jusqu'à son aboutissement". Il a appelé les jeunes à "retenir les leçons de leur glorieuse histoire édifiée par leurs aînés", soulignant que l'objectif essentiel de cette conférence résidait dans "la consécration de la véritable citoyenneté dans les mentalités des jeunes de la période post-indépendance". M. Mohamed Tahar Bouzeghoub du rassemblement national démocratique (RND) a, quant à lui, salué la tenue de cette conférence, exprimant son souhait de la voir contribuer à "enrichir la mémoire et à stimuler les ardeurs de notre peuple pour la défense du message des martyrs et de l'Algérie face aux violents remous qui visent à la fois le monde arabe et islamique". De son côté, le secrétaire général de l'organisation nationale des moudjahidine M. Said Abadou a estimé que "le temps est venu d'exiger de la France la reconnaissance de tous ses crimes commis contre le peuple algérien auquel elle doit présenter des excuses et l'indemniser". "Les conditions sont désormais réunies pour ouvrir le dossier des essais nucléaires françaises dans le sud algérien", a-t-il dit, qualifiant la promulgation, par l'Etat français, d'un texte de loi faisant l'apologie de sa présence coloniale particulièrement dans la région du Maghreb arabe de "duperie et de contre-vérités". M. Abadou a salué la démarche d'un groupe de patriotes jaloux de leur patrie soutenus par de nombreuses organisations nationales d'élaborer un projet qui "criminalise la période coloniale, responsable des injustices commises à l'encontre des valeurs spirituelles, civilisationnelles et matérielles du peuple algérien ". La victoire historique remportée par le peuple algérien, a-t-il enfin déclaré, était "le fruit d'une longue et amère lutte nationale", affirmant que le processus ne "s'est pas arrêté à la victoire politique mais devait se poursuivre pour atteindre d'autres objectifs avec d'autres moyens".