L'évolution de la situation politique dans le pays est en train de révéler des paradoxes que personne n'attendait. Les «démocrates» actuels sont devenus la risée de tout le monde au sein de la société, ils attirent de l'hilarité à cause de leur position burlesque et kafkaïenne à la fois. La dérive de cette «force» démocratique comme cela se fait exprimer avant, n'est plus à démontrer. Croyant bien faire dans la perspective de faire «tomber» le pouvoir, alors elle se fait hara-kiri sur le plan politique en favorisant le chaos et la déferlante islamiste dans toutes ses variantes tous azimuts. C'est une première dans les annales de la pratique politique dans le pays, une «mouvance» qui, pour se venger contre un «régime» s'allie avec la mouvance islamiste et ses alliés «qui-tue-quistes». C'est paradoxal ce qui arrive à cette «force» qui n'a rien comme force si ce n'est sa fanfaronnade et son tintamarre digne d'un tonneau des Danaïdes. Après avoir participé dans toutes les kermesses électorales de l'oligarchie et de la compradore, elle découvre aujourd'hui la «sagesse» de Sophie la grecque, mais tardivement, après avoir balisé le terrain aux forces démiurgiques dont le pouvoir nihiliste est la caractéristique. Les «démocrates» d'aujourd'hui font la cour aux islamistes en allant jusqu'à les absoudre de leurs crimes, viols et destruction du pays. C'est une réalité politique qui frise l'invraisemblable. Aucune explication politique correspondant à sa nature idéologique et philosophique aux antipodes de la déferlante islamiste et son projet théocratique à l'opposé du projet démocratique dont la séparation du politique du religieux et l'égalité devant la loi entre la femme et l'homme et la consécration de la citoyenneté comme fondement inéluctable du contrat social. La faillite des «démocrates» est saillante, mais le plus grave c'est de paver la voie aux forces islamo-conservatrices, que ce soit via les élections législatives anticipées ou à travers la démarche biscornue de la transition «démocratique» où le courant obscurantiste sera intronisé comme force légitime grâce aux «démocrates» pour que ces mêmes «démocrates» se voient après, bannis, pestiférés et voués aux gémonies. Faire du «Hirak» un cheval de bataille pour se montrer comme étant une force qui a de l'étoffe et de la présence, cela ne peut cacher leur opportunisme, la réalité est toute autre, l'ancrage fait un grand défaut. On ne se targue pas d'être démocrate et de l'autre côté on s'allie avec le fossoyeur de la démocratie. On ne se targue pas d'être un farouche défenseur d'un projet de société moderne où le droit à la différence et à la tolérance est garanti alors que le principe démocratique est un principe relevant de la citoyenneté propre et de l'autre côté on signe un document au nom d'un PAD nombriliste et arrogant avec une force obscurantiste et terroriste avérée. La compromission est palpable, la déroute est saillante. Le pays vit l'une des périodes les plus cruciales de sa vie politique en tant qu'entité nationale, il y va de l'Etat national dont les menaces à son encontre sont réelles et concrètes. Mais les «démocrates» préfèrent jouer le jeu scabreux et pernicieux de l'indifférence, voire de la vengeance. L'argument qui consiste à dire que les élections ne sont pas une solution ne tient pas la route, pour une simple raison, que les «démocrates» dans toutes leurs variantes ont cautionné et participé aux élections de la «Issaba» comme aiment-ils l'appeler. Le système des quotas est banni, il n'y a plus de mentor invisible ou qui est derrière le rideau pour concevoir et reconfigurer le jeu «démocratique» selon la norme clanique et d'allégeance et du népotisme politique. Une chose est sûre, la mouvance «démocratique» vit une situation kafkaïenne et morbide au plan politique. On ne peut pas d'un côté, faire semblant de dénoncer le régime et de l'autre, dérouler le tapis aux forces obscurantistes et totalitaires. Cela s'appelle de la schizophrénie politique.