Des perturbations sont attendues dans les établissements du cycle primaire pour les journées d'aujourd'hui et de demain. Plusieurs actions de protestations sont à prévoir, à la suite de l'appel de débrayage lancé par le Cnapeste. «Le recours à la grève intervient après l'échec des négociations avec la tutelle», affirme Messaoud Boudiba, son porte-parole. Ce dernier, contacté, hier après-midi, par L'Expression a fait savoir que «la décision de maintenir notre mouvement de débrayage national les 12 et 13 avril a été prise après avoir constaté que le dialogue engagé mercredi dernier avec les représentants du ministère de l'Education s'est avéré infructueux». Selon notre interlocuteur «la tutelle n'avait affiché aucune bonne volonté pour désamorcer la crise». En plus de ce constat, le Cnapeste refuse de geler son mouvement de débrayage, du fait que «les protestataires ont été plus que patients». En fait, Boudiba parle du retard de prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Soulignant que l'érosion du pouvoir d'achat n'a fait qu'envenimer la situation, le porte-parole du Cnapeste précisera que les protestataires exigent une revalorisation salariale afin de remédier à leur situation sociale. Il ressort des déclarations du même intervenant que le ministre Mohamed Ouadjaout, est appelé à remédier concrètement à des revendications qui ne datent pas d'hier. «Les enseignants grévistes revendiquent la revalorisation de la prime d'indemnisation du Sud et des Hauts-Plateaux, calculée actuellement sur la base d'un salaire de base datant de 1989», a martelé le porte-parole du Cnapeste. Le règlement du dossier de logement est également posé. Sur ce point, Boudiba indiquera que «l'enseignant ne peut pas bénéficier d'un logement. Il en est systématiquement exclu». Plus explicite, Boudiba dira que «l'enseignant du primaire n'ouvre pas droit à un logement social parce que, d'un côté son salaire dépasse de peu le Snmg. Et de l'autre, il ne peut pas bénéficier des autres formules du fait que son salaire ne lui permet pas d'épargner une partie». Dans ce sillage, Boudiba affirme que «la paie du personnel enseignant est de 30.000 à 40.000 DA/mois». Le Cnapeste exige également, l'application urgente du décret présidentiel 14- 266 du 28 septembre 2014, avec effet rétroactif. Le syndicat exige aussi une meilleure protection des travailleurs du secteur contre les différentes agressions qu'ils subissent. Par ailleurs, il y a lieu de noter, que le Cnapeste a décidé de mené cette fois-ci son action en solo. Les revendications précitées sont les mêmes que celles soulevées par les autres syndicats du secteur, notamment ceux qui constituent l'intersyndicale et dont le Cnapeste fait partie. Plusieurs points en commun sont constatés sur les plates-formes de revendications des syndicats du secteur comme celles de l'Unpef, du Snapest, du Snte, du Cela et du Satef. Est-ce un signe de fracture à l'intérieur de l'intersyndicale? «Non» réfute Boudiba, qui rappelle une position de principe, à savoir que «le Cnapeste a prévu de travailler avec les autres organisations qui forment l'intersyndicale, notamment à l'occasion du mois de Ramadhan, et de la célébration de la Journée internationale des travailleurs célébré le 1er Mai de chaque année». Du côté des autres syndicats, on préfère temporiser. C'est par exemple l'avis du président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Une situation d'attentisme? «Nous allons voir si l'action du Cnapeste va réussir,» a-t-il déclaré. Il se montre sceptique quant à l'action du Cnapeste dès lors qu'il estime que «le timing n'est pas approprié pour lancer ce genre d'action». En attendant de voir si l'action du Cnapeste aura ou pas l'effet escompté, les parents d'élèves, notamment ceux des classes d'examens se montrent «soucieux» de la scolarité de leurs enfants car, le Cnapeste menace d'aller vers d'autres actions similaires en cas de non-prise en charge de ses revendications.