Le mouvement de grève nationale des enseignants auquel a appelé le Cnapeste s'est poursuivit, hier, premier jour du mois sacré. Son mot d'ordre a été diversement suivi, à travers le territoire national. La seconde et dernière journée de la grève à laquelle a appelé le Cnapeste pour faire aboutir ses revendications, a encore enregistré un taux de suivi mitigé à Alger, tel que nous l'avons constaté de visu, lors d'une virée effectuée à certains établissements scolaires situés dans plusieurs communes de la capitale. En dehors de ceux exerçant dans les lycées, les enseignants étaient nombreux à rester «insensibles» à l'appel à la grève lancé par cette organisation syndicale. Une situation qui est la même dans plusieurs wilayas du pays, comme confirmé par nos sources. «Les appels du Cnapeste ne mobilisent plus autant qu'avant», affirme notre source de Béjaïa. Une autre, de Tizi Ouzou, nous rapporte que «c'est une poignée d'enseignants qui a répondu positivement au mot d'ordre du Cnapeste». Pourtant, il s'agit de deux wilayas citées par le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, comme celles ayant connu un taux de suivi important. Ce responsable nous a indiqué, en effet, que «les taux de suivi les plus élevés étaient enregistrés à Béjaïa, Tizi Ouzou, Médéa, Constantine, Annaba, Boumerdès, Bouira et Oran». «Dans d'autres wilayas, la grève était présente mais avec un taux plus faible, comme à Alger», a précisé encore Messaoud Boudiba. Cela avant de révéler que «d'autres actions seront opérées par le Cnapeste en cas de non-satisfaction de leurs revendications». Alors que la grève a été peu suivie, Boudiba persiste dans sa démarche et considère que cette grève de deux jours se veut un avertissement adressé à la tutelle. Dans le cas où la tutelle refuse de prendre en charge les revendications des enseignants, le Canpeste envisage déjà de hausser le ton. Des assemblées générales ont eu lieu, hier et avant-hier, dans plusieurs établissements scolaires du pays pour mettre au point une stratégie à court et long termes, visant le durcissement de la protestation. Les protestataires réclament, pour rappel, la protection de leur pouvoir d'achat par une revalorisation salariale. Ils exigent également l'application urgente du décret présidentiel n°14-266 du 28 septembre 2014 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, et ce avec effet rétroactif. Les enseignants grévistes revendiquent aussi une revalorisation de la prime d'indemnisation du Sud et des Hauts-Plateaux, calculée jusqu'à aujourd'hui, sur la base d'un salaire de base datant de 1989.