Le président de la République sonne la fin de la récréation! Alors que les contaminations quotidiennes à la Covid-19 ont dépassé, mardi dernier, la barre symbolique des 200 cas, il a convoqué une réunion d'évaluation de la situation pandémique en Algérie. Une rencontre au caractère très urgent durant laquelle Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions claires, tout en remontant quelques bretelles! D'ailleurs, les différents acteurs de cette «guerre» ont été convoqués à ce rendez-vous. Il s'agit du Premier ministre et des ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, des Affaires religieuses et des Wakfs, du Commerce, de la Communication, des Travaux publics et des Transports, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et de l'Industrie pharmaceutique. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière chargé de la Réforme hospitalière était aussi présent! Tout comme des responsables des organes sécuritaires et des membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, ainsi que le directeur général de l'institut Pasteur d'Algérie, Fawzi Derrar. Après avoir écouté l'exposé du Premier ministre sur la situation épidémiologique en Algérie, le président Tebboune a haussé le ton! Le premier magistrat du pays a instruit les membres de l'Exécutif et les services de sécurité à faire preuve d'une plus grande sévérité dans l'application des mesures barrières. Il a même donné son feu vert pour le retour en masse des amendes pour les contrevenants. Toutefois, cette «répression» va être accompagnée par de la pédagogie avec l'intensification des campagnes de sensibilisation. Le but étant de pousser les citoyens à reprendre leurs bonnes habitudes, qui avaient permis de gagner les deux premières batailles de cette guerre. Cela avant qu'un relâchement général ne vienne remettre en cause les acquis de ces derniers mois. Néanmoins, le «laisser-aller» des citoyens n'est pas la seule chose que le président de la République a mis sur le banc des «accusés». Il ne semble pas satisfait par les données fournies par les autorités sanitaires. «Les statistiques doivent être données avec précision à partir de chaque wilaya en tenant compte des foyers de contamination, cité par cité et village par village», a-t-il insisté. «Cela dans l'objectif de prendre des décisions fondées sur des chiffres précis et d'engager une enquête épidémiologique urgente sur les nouveaux variants en Algérie», a-t-il ajouté. Le président de la République veut éviter que les nouveaux variants, particulièrement britannique, ne se propagent dans le reste du pays, où la situation demeure stable. Il veut aussi comprendre comment ce variant a pu arriver dans le pays et se répandre alors que les frontières du pays sont censées être fermées depuis plus d'un an. Des dysfonctionnements et des responsabilités qui devront être identifiés à travers ces études. En attendant, le chef de l'Etat a assuré que les frontières demeureront fermées au vu des nouvelles souches détectées dans le monde et qui font des ravages, à l'image du variant indien.«La fermeture totale des frontières terrestres, maritimes et aériennes est maintenue et le niveau de vigilance hissé au quotidien», a-t-il soutenu. En outre, Abdelmadjid Tebboune a encore une fois demandé d'accélérer la cadence d'acquisition des vaccins anti- Covid-19 ainsi que la cadence de la campagne de vaccination au niveau nationale. Pour cela, il mise sur le Spoutnik V made in bladi. Exaspéré par les retards enregistrés dans la concrétisation de ce projet, il est monté au créneau pour réclamer d'activer les choses. «Vous devez procéder immédiatement et sans délai à la mise en oeuvre du projet de fabrication du vaccin Spoutnik V», a-t-il conclu avec beaucoup de fermeté. Tebboune prend les choses en main...