L'équipe de la Kabylie se qualifie pour la première fois à la phase de poules. S'il y en a une, ce sera la JSK. Aussi bas que se trouvera le football algérien, il restera toujours une équipe qui parviendra à montrer des aptitudes insoupçonnables à un niveau international. L'équipe de la Kabylie a un lien étroit avec tout ce qui est à consonance africaine. Il n'y a, pour cela, qu'à se référer aux années 2001, 2002 et 2003 où là aussi le football algérien n'était pas au mieux. Cela n'avait pas empêché la formation des Canaris de remporter trois coupes de la CAF de suite. A l'époque on avait cherché à relativiser la performance, indiquant que la coupe de la CAF n'avait rien à voir avec celle des champions, il reste que ce n'est pas une mince affaire que de se qualifier par trois fois à une finale et de s'imposer. D'ailleurs, on fera remarquer qu'en dehors de la JSK aucun club algérien n'est parvenu à ce jour à remporter une coupe de la CAF supposée comme étant une compétition de moindre niveau par rapport à la Champion's League. Il est, peut être, vrai que l'équipe algérienne n'est pas au bout de ses peines dans cette compétition. Le fait d'être parvenue à se qualifier pour la phase de poules est, pourtant, en soi, une performance non négligeable. Pour la JSK tout particulièrement qui avait un énorme challenge à relever en s'engageant dans cette Champion's League. Il s'agit, ne l'oublions pas, d'une formation qui restait sur une amère désillusion la saison dernière puisque éliminée d'entrée de jeu par la modeste équipe guinéenne du Felo Star. Cette sortie prématurée avait énormément affecté le moral des troupes mais aussi de leur staff dirigeant qui se savait guetté sur le moindre mauvais résultat. Et là c'était le plus mauvais que pouvait connaître une équipe habituée à s'illustrer dans les stades africains. Lorsqu'ils l'ont engagée cette saison, ses dirigeants clamaient sur tous les toits que l'objectif premier de leur équipe serait de remporter le titre de champion d'Algérie. Pour eux, la compétition africaine était d'un niveau autrement supérieur et que pour espérer y durer, il fallait des moyens et des conditions qu'ils ne pouvaient lui garantir. Cependant, nul ne doutait qu'ils caressaient l'espoir de la voir aller le plus loin possible, histoire d'effacer le cauchemar du Felo Star. D'autant que la JSK, qui a dans son palmarès deux coupes d'Afrique des clubs champions, n'était jamais parvenue à disputer une phase de poules de cette compétition dans sa nouvelle version qui en a fait la Champion's League. C'est chose faite et l'équipe algérienne va maintenant attendre le 12 mai prochain, date du tirage au sort de la seconde phase, pour connaître ses futurs adversaires. Il faut reconnaître que le doute était permis avant que l'équipe de la Kabylie n'affronte en aller et retour le Raja de Casablanca. Non pas qu'on la croyait inférieure à cet adversaire mais surtout en raison des évènements qui venait de se dérouler dans le championnat national. Des évènements pas du tout favorables aux Canaris, qui forts d'une avance de huit points sur l'USM Alger, se sont retrouvés dépassés par cette dernière en tête du classement en l'espace de trois matches. C'étaient là des résultats qui auraient pu altérer la volonté de cette formation en compétition africaine. Or, celle-ci a, paradoxalement, découvert d'autres sensations au point de surprendre un Raja qui ne s'attendait sûrement pas à une telle réaction, lui qui pensait, avec la coupe arabe, faire coup double sur le plan africain. Dès le match aller, à Alger l'équipe marocaine avait volé en éclats devant une JSK survoltée. Mais le but inscrit par le Raja, ce jour-là, était susceptible de jouer un grand rôle lors du match retour, croyait-on. Il n'a pas servi le Raja qui, bien qu'ayant ouvert le score à la 13' par Cheklit, n'est jamais parvenu à inscrire celui qui lui aurait permis de se qualifier. Pour cela, il lui aurait fallu presser sur son but la JSK, chose qu'il n'a pu faire. La preuve en est que Gaouaoui, le gardien de la JSK, n'a pas eu tellement de travail à effectuer. On pourrait même dire qu'avec un peu plus de mordant en attaque, la JSK aurait pu obtenir mieux ce dimanche. Et puis il y a eu cette stratégie élaborée par l'entraîneur argentin du Raja, Oscar Fullone, consistant à demander à ses éléments à user du jeu dur pour impressionner leurs adversaires. Ces derniers ont, alors, superbement réagi, ne répondant à aucune agression de peur des cartons que l'arbitre tunisien était susceptible de distribuer. La JSK est, donc, parvenue à se hisser à la phase de poules. Cette qualification est de nature à retaper son moral en prévision d'une fin de championnat où la conquête du titre est compromise. Un échec à ce niveau serait durement ressenti par cette équipe qui devra alors se consacrer à une compétition africaine où elle pourrait être capable de bien se comporter.