L'alerte qui a été donnée pour le respect strict des mesures barrières vaut certainement son pesant d'or. Cette mesure, véritable rempart contre la propagation de la pandémie de coronavirus couplée à une vaccination massive sont une garantie pour une sortie de crise qui n'a que trop duré. Sauf dégradation de la situation sanitaire, certains voyants, qui ont viré au vert, constituent incontestablement les conditions d'un retour progressif à une vie «normale». L'Algérie, qui a vécu une année cauchemardesque, au même titre que tous les pays de la planète et qui a admirablement géré cette épidémie inédite qui a refaçonné nos rapports sociaux, endeuillé des milliers de familles, doit capitaliser tous les efforts qu'elle a consentis pour réduire l'impact dévastateur de ce fléau planétaire. Il serait, en effet, suicidaire de les anéantir par des comportements inconscients, irresponsables. Ce qui aurait des conséquences désastreuses sur le plan économique, précariserait davantage les ménages qui ont subi de plein fouet cette crise, accentuerait les pertes d'emplois alors que les prémices d'une amélioration de la situation ne relèvent pas d'une simple vue de l'esprit. L'économie nationale, qui repose essentiellement sur ses exportations pétrolières et gazières, peut en effet, espérer de meilleurs revenus qu'en 2020. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien évolue au-dessus des 60 dollars depuis pratiquement le début de l'année. Il frôle actuellement les 68 dollars alors que l'Algérie a confectionné sa loi de finances sur la base d'un bari à 40 dollars. La marche en avant des prix ne doit vraisemblablement pas connaitre de contrariétés. Les perspectives sont optimistes. La hausse de la demande mondiale a été, en effet, revue à la hausse, par l'Opep et l'AIE. Le rebond mondial de la demande de brut est désormais attendu à 6 millions de barils par jour (mb/j) cette année, a indiqué l'Organisation des pays producteurs de pétrole dans son rapport mensuel du mois d'avril. Des prévisions confortées par l'AIE. Les fondamentaux du marché pétrolier sont désormais «plus solides», a estimé le bras armé énergétique des pays occidentaux consommateurs d'or noir., qui a revu à la hausse ses prévisions de la demande, pour 2021. Ce qui est garant de revenus substantiels. Les réserves en devises qui s'élevaient à quelque 44 milliards de dollars en début d'année doivent, ainsi, être moins sollicitées pour assurer les équilibres financiers. Malgré une année éprouvante due aux dommages provoqués par la pandémie de Covid-19 (baisse des revenus pétroliers, des réserves de change...), l'Algérie a montré des signes évidents de résilience qui lui permettent de confirmer son statut de 3ème économie de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et de locomotive du Maghreb. Avec une dette extérieure insignifiante, moins de 6 milliards de dollars en 2019, l'Algérie figure parmi les pays les moins endettés du monde. Sa croissance économique doit faire un bond à 3,8% selon les projections de la Banque mondiale publiées dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales de janvier 2021, contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l'économie et l'emploi. La Banque africaine de développement prévoit de son côté un retour à un niveau élevé de croissance qui permettrait à l'Algérie une réduction «importante» de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022, dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques de l'Afrique 2021, publié le 12 mars dernier. Autant d'indices qui laissent entrevoir une sortie du tunnel avec comme conditions sine qua non l'accélération de la campagne de vaccination anti- Covid-19, le respect des gestes barrières et le port du masque...