Le pétrole souffle le chaud et le froid. Tantôt en légère baisse, tantôt en petite hausse. Il affichait une petite forme, hier, en cours d'échanges pour sa première journée de cotation de la semaine. Pas de quoi s'affoler cependant. Les prix du Brent se maintiennent au-dessus de 66 dollars. Après avoir débuté dans le rouge, ils semblaient vouloir terminer dans le vert. Le suspense est garanti. Le baril de Brent qui se négociait à 66,97 dollars à 14h00 engrangeait 20 petits cents de gain alors qu'il pointait, en effet, à 66,54 dollars à 7h00. Pour l'Algérie, dont les exportations pétrolières représentent l'essentiel de ses revenus en devises, cela représente une bouffée, inespérée, d'oxygène. Il faut souligner que le niveau actuel du baril de Brent, référence du pétrole algérien, est supérieur de plus de 26 dollars à celui qui a servi de base pour la confection de la loi de finances 2021. Afin de mieux apprécier encore ce rebond des cours de l'or noir, il faut rappeler que les prix du baril de Brent étaient tombés à 16 dollars il y a tout juste une année, le 20 avril 2020, avant qu'ils ne rebondissent à plus de 66 dollars aujourd'hui. Cette hausse de 36 dollars représente indiscutablement, un bol d'air pour l'économie nationale qui, incontestablement, revient de loin. Cette hausse remarquable devrait permettre de vivre avec moins de stress, les effets ravageurs de la Covid-19, sur l'économie nationale tout en s'appuyant sur un matelas financier de plus de 40 milliards de dollars, ce qui doit lui laisser une marge de manoeuvre afin d'affronter l'après-Covid-19 avec moins d'appréhension. «L'Algérie dispose de réserves de change qui ne sont pas énormes, mais elles lui permettent de passer le cap d'une année à 2 ans», avait déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de l'interview qu'il avait accordée à la chaîne de télévision France 24, à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance du pays, qui pourra également compter sur des revenus pétroliers plus conséquents que ceux de l'an dernier. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, évoluait à plus de 60 dollars depuis pratiquement le début de l'année. Ira-t-il plus loin? La barre des 67 dollars est, en tous les cas à sa portée. La franchira-t-il? La conjoncture s'y prête. Les cours de l'or noir avaient en, effet, retrouvé des couleurs par des perspectives beaucoup plus optimistes qu'annoncées, de la consommation. La hausse de la demande mondiale est, en effet, revue à la hausse, par l'Opep et l'AIE. Le rebond mondial de la demande de brut est désormais attendu à 6 millions de barils par jour (mb/j) cette année, une révision à la hausse de 0,1 mb/j par rapport au mois dernier, a indiqué l'Organisation des pays producteurs de pétrole dans son rapport mensuel. «La demande de pétrole au second semestre devrait être influencée positivement par un rebond économique plus important que prévu le mois dernier, soutenu par des programmes de relance et un assouplissement des restrictions contre la Covid-19, sur fond d'accélération du déploiement de la vaccination», notent les experts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Des prévisions confortées par l'AIE. Les fondamentaux du marché pétrolier sont désormais «plus solides», avait estimé, le 14 avril, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui revoit ainsi à la hausse ses prévisions de la demande, pour 2021. «Les fondamentaux semblent décidément plus solides», un an après la chute du marché pétrolier, en raison de la crise sanitaire de la Covid-19, souligne le bras armé énergétique des pays de l'Ocde dans son rapport mensuel, tout en annonçant une hausse de 230000 barils par jour de demande mondiale pour cette année, ce qui présage d'un niveau des prix du pétrole satisfaisant pour l'Opep+. Après la bénédiction du ciel, l'Algérie compte sur celle du baril...