Les cours de l'or noir atteignent des records. Le baril de Brent a terminé la semaine, achevée le 12 février, à son plus haut niveau depuis plus d'une année. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a enregistré une progression de 1,29 dollar à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 62,43 dollars, peu après avoir atteint 62,85 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars a, de son côté, grimpé de 1,23 dollar à 59,47 dollars. Le baril poursuit sa belle remontée. Pour l'Algérie, c'est une éclaircie fabuleuse dans cette grisaille dominée par la pandémie de Covid-19 qui a mis l'économie mondiale sur les jantes. Le pétrole algérien a réalisé un bond de plus de 5 dollars. Les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont augmenté de 5,09 dollars en janvier dernier, soit une hausse de 10,2% par rapport à décembre. Les cours du brut algérien ont atteint 55,08 dollars le baril en janvier 2021, contre 49,99 dollars en décembre 2020, indiquent les chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, publiés dans son dernier rapport mensuel. Cette hausse a permis de placer le Sahara Blend à la 2ème position parmi les bruts les plus chers du panier de l'Opep en mois de janvier, après l'Angolais Girassol (55, 84 dollars/baril), alors qu'il occupait la 3ème place en décembre dernier, souligne le document de l'Opep. Les prix du pétrole continuent de bénéficier du soutien de l'Opep plus qui a drastiquement diminuer sa production. Le 9 avril 2020, l'Opep et ses partenaires avaient décidé de réduire leur production et de procéder à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020 avant de passer à 5,8 millions de barils par jour dès le début de 2021. L'Opep+ a finalement décidé d'opter pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier avant qu'elle ne passe à 7,05 millions b/j d'ici mars. Le Royaume wahhabite avait de son côté annoncé à l'issue de la 13e Réunion interministérielle Opep-non Opep qui s'est tenue le mois dernier par visioconférence qu'il réduirait sa production de 1 million de barils par jour. L'entrée en vigueur, depuis le 1er février, de la baisse unilatérale de 1 million b/j de la production saoudienne a donné un véritable coup de fouet aux cours de l'or noir. D'autres facteurs déterminants à plus d'un titre jouent en faveur de ce retour en grâce du baril. Cette progression intervient en raison de «l'amélioration des fondamentaux du marché, avec notamment les perspectives d'un resserrement de l'offre de brut, la tendance à la baisse des stocks mondiaux de pétrole, et l'optimisme quant à la reprise de la demande de pétrole alors que les pays du monde approuvent de plus en plus les vaccins anti-Covid et commencent les campagnes de vaccination», soulignent les experts de l'Opep. Une excellente nouvelle annonciatrice d'une embellie des revenus du pays qui a énormément souffert de la baisse des prix et des exportations de pétrole. Les exportations pétrolières, qui constituent l'essentiel des revenus du pays, ont reculé de 11 milliards de dollars. Elles ont atteint 22 milliards de dollars en 2020, selon les chiffres livrés le 25 janvier par le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar. Les réserves de change, que le gouvernement tente de préserver coûte que coûte, se situaient autour des 44 milliards de dollars à la fin de l'année 2020. Le niveau atteint par le pétrole algérien apporte, par ailleurs, une cinglante réponse aux médias étrangers, aux déclarations d'experts algériens et d'anciens responsables qui échafaudent des scénarios qui prédisent l'effondrement du secteur pétrolier algérien. À 55 dollars, le Sahara Blend évolue de 12 dollars au-dessus de celui estimé par la Banque mondiale qui le voit autour des 42 dollars en 2021. De quoi faire taire les oiseaux de mauvais augure...