La procureure sortante de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a reçu des ministres afghans au sujet des allégations de «crimes de guerre» en Afghanistan, a annoncé, hier, la Cour. Une délégation composée notamment du chef de la diplomatie afghane et du ministre afghan de la Justice s'est rendue vendredi à la CPI et a tenu des «discussions fructueuses» avec la procureure de la juridiction, a indiqué la Cour dans un communiqué. La juridiction, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, a décidé en appel en mars 2020 d'autoriser l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Afghanistan. Il s'agit notamment d'allégations de crimes de guerre américains. L'administration Trump avait sanctionné en septembre la procureure de la CPI Fatou Bensouda et d'autres responsables. Le nouveau président américain Joe Biden a levé ces sanctions en avril. Les discussions de vendredi ont été organisées suite à la demande faite par Kaboul en mars 2020 au bureau du procureur de reporter son enquête, a indiqué la juridiction. La CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités dans le monde, ne se substitue pas aux juridictions nationales, elle n'intervient que si celles-ci ne sont pas en mesure de s'acquitter de leurs obligations, stipule le Statut de Rome, texte fondateur de la CPI. Les discussions ont «permis de mieux comprendre» les démarches faites ou envisagées par les autorités afghanes pour traduire en justice les auteurs de crimes de guerre, a indiqué la CPI. Le peuple afghan «mérite une justice tangible sans délai» après «des décennies de conflit et de violence», a déclaré Mme. Bensouda, citée dans le communiqué. Elle s'est dite impatiente de poursuivre les discussions avec les autorités afghanes pour «déterminer comment la justice peut être servie au mieux». «C'était une réunion historique et très constructive», a déclaré Mohammad Haneef Atmar, ministre des Affaires étrangères afghan, cité dans le communiqué. «Aucun crime ne restera impuni», a-t-il ajouté. La Gambienne Fatou Bensouda va quitter ses fonctions en juin, et sera remplacée par l'avocat britannique Karim Khan, spécialiste des droits humains.