Place aux «rattrapages»! Après avoir raté le grand examen du Ramadhan, le ministre du Commerce va tenter de sauver les meubles avec le test de la permanence de l'Aïd. Kamel Rezig ne veut pas revivre le cauchemar de ces 30 derniers jours. Il est donc allé au charbon pour éviter que les commerçants lui fassent un faux bond. Depuis quelques jours, son «sport préféré» est de retour! Il multiplie les sorties inopinées sur le terrain afin de mobiliser les vendeurs sur l'importance d'ouvrir durant les deux jours de cette fête religieuse. Lundi dernier, il s'était rendu dans plusieurs magasins de la capitale. Le ministre a vérifié la disponibilité des produits, tout en insistant sur le respect de la liste et des horaires de permanence. Il a même menacé de sévères sanctions tous ceux qui se hasarderaient à ne pas respecter cette obligation. Car, il tient absolument à la réussite de cette opération qui peut redorer son blason. D'ailleurs, il n'a pas fait dans le détail en réquisitionnant 50.042 commerçants, à travers l'ensemble du territoire national, pour assurer cette fameuse permanence de l'Aïd El Fitr. La permanence concernera 5.886 boulangers, 30.752 commerçants activant dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 12.953 dans des activités diverses et 451 unités de production (131 laiteries, 276 minoteries et 44 unités de production d'eaux minérales). En outre, 2.036 agents de contrôle ont été affectés à travers l'ensemble du territoire national pour le suivi de la mise en oeuvre de ce programme des permanences. Mieux encore, il n'a pas fait fi d'ignorer le fait que l'après-Aïd El F'itr pose plus de problèmes que les deux jours de la fête. Son département ministériel a instruit les commerçants qui ne sont pas réquisitionnés pour cette fête religieuse ou qui ont fermé durant le mois de Ramadhan de rouvrir immédiatement après l'Aïd. «Les commerçants sont informés de l'obligation de procéder après l'Aïd El Fitr à la reprise des activités commerciales et à la réouverture de leurs magasins conformément aux dispositions régissant les congés durant les fêtes légales et religieuses», assure un communiqué émanant du ministère du Commerce. Il faut dire que ces dernières années, depuis l'instauration du système des permanences, le problème de l'ouverture des commerces durant l'Aïd n'est presque plus d'actualité. De plus, les citoyens ont l'habitude de faire leurs emplettes à l'avance. Donc, ils ne se rendent dans les magasins que pour les imprévus ou pour avoir du pain frais. Les fermetures de l'Aïd ne sont, ainsi, pas un grand «souci» majeur pour eux. Ce sont les jours qui suivent qui posent problème. Beaucoup de magasins restent fermés une dizaine de jours après. Les commerçants prolongent leurs congés. Les Algériens se retrouvent pris au piège. Ils doivent faire le parcours du combattant pour espérer faire quelques courses. Trouver une baguette de pain ou un sachet de lait relève, lui aussi, presque de l'impossible. Tout comme un restaurant où pouvoir déjeuner à midi. Puisque eux aussi ne reprennent leurs activités que plusieurs jours après la fin du Ramadhan. Le défi de Rezig sera donc de pouvoir réussir cette «transition» habituellement difficile. Le fait qu'il ait mis en garde les marchands sur cette question laisse penser qu'un plan a été préparé pour éviter que les cauchemars des années précédentes ne se répètent. Des contrôles vont-ils être effectués à cet effet? Les contrevenants vont-ils être sanctionnés? Rezig réussira-t-il à sauver la face? Wait and see..