La France semble vouloir tout faire pour reconquérir un espace méditerranéen perdu au profit de l'Otan et de Washington. Un communiqué du ministère de la Défense nationale, diffusé hier, a indiqué que le chef d´état-major de l´Armée nationale populaire, le général-major Ahmed Gaïd Salah, effectue, à compter d'hier, mardi, une visite officielle en France, à l´invitation du général d´armée, Henry Bentegeat, chef d´état-major des Armées françaises. Cette visite, qui intervient au lendemain du départ du détachement naval de la marine militaire française, qui aura séjourné six jours dans la baie d'Alger, fait suite à celle effectuée en Algérie, au cours du mois de juin 2003, par le chef d´état-major des Armées françaises Henri Bentegeat, celle-ci «s´inscrit dans le cadre des perspectives de développement des relations de coopération militaire bilatérales et permettra aux deux parties d´examiner les questions d´intérêt commun». Cette coopération militaire accrue entre Alger et Paris, faite d'échange d'expériences et d'exercices navales tactiques, a été confortée par l'accostage, il y a une semaine d'un détachement composé du porte-hélicoptères Jeanne-d´Arc et de la frégate anti-sous-marine Georges-Leygues, et qui a été interprétée comme un geste fort de coopération entre les deux armées au plus bas des relations politiques entre les deux pays. La France semble vouloir tout faire pour reconquérir un espace méditerranéen perdu au profit de l'Otan et de Washington. D'autant plus que de par sa position géopolitique et ses relations historiques et culturelles privilégiées avec Alger, c'est la France qui est tenue de jouer un rôle d'allié stratégique avec l'Algérie. L'importance de la visite du chef d'état-major Ahmed Gaïd-Salah en France se mesure à l'importance du chef d'état-major français Henri Bentegeat, tant sur le plan politique que sur le plan militaire. Ce dernier avait été notamment envoyé dans plusieurs missions dont une des plus ardues avait été celle du maintien de l'ordre en Côte-d'Ivoire en 2004. Selon le site de l'armée française, le chef d´état-major des armées (Cema) est conseiller du gouvernement. Il assiste le ministre de la Défense dans ses attributions relatives à la préparation et l´emploi des forces et à leur organisation générale. Sous l´autorité du président de la République et du gouvernement, il assure le commandement de l´ensemble des opérations militaires: il propose les mesures militaires à adopter en fonction de la situation générale et des capacités des forces. Il est aussi responsable d'un certain nombre de missions, comme: - la conduite des opérations: il élabore les plans d´emploi, il propose l´articulation générale des forces et répartit les moyens opérationnels entre les commandants de théâtres sur lesquels il a pleine autorité ; - la préparation des forces: il définit les objectifs de préparation des forces. Il contrôle leur aptitude à remplir les missions qui leur sont confiées. Il a sur elles un pouvoir permanent d´inspection ; - de l´organisation interarmées: il veille à la cohérence de l´organisation des armées. Il fixe les contrats opérationnels et donne ses directives pour le soutien des forces. Il a autorité sur les organismes interarmées institués par le ministre ; - des relations militaires bilatérales et multilatérales avec les armées étrangères: il dirige les missions militaires à l´étranger, organise la participation des armées à la coopération militaire, suit les négociations internationales et représente la France aux comités militaires des organisations internationales. En outre, il autorité sur: - les chefs d´état-major de chacune des trois armées ; - les commandants supérieurs dans les départements et territoires d´outre-mer et les commandants des forces françaises à l´étranger ainsi que leurs états-majors interarmées, les officiers généraux des zones de défense (Ogzd) et les délégués militaires départementaux (DMD).