L'acte barbare a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dernier, au sein de l'établissement scolaire (lycée) où elles exercent. Selon les témoignages recueillis auprès des victimes, quatre individus se sont introduits dans l'appartement situé à l'intérieur d'un immeuble attenant au lycée. Les intrus, qui semblaient bien connaître les lieux, se sont acharnés sur les neuf enseignantes. Elles ont vécu un horrible drame, raconte l'une d'elles. Les agresseurs qui ont commencé leur sale besogne vers 2h du matin, ont fait subir les plus vils sévices à leurs victimes, terrorisées. «Elles ont subi le martyre pendant deux heures» et ce, en présence d'«un nourrisson», explique un communiqué du Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation (Sate). Le syndicat a qualifié l'agression d'«inhumaine, barbare et lâche». «C'est la quatrième et la plus dangereuse agression au sein de cette école, ainsi que dans d'autres, dans ladite région», s'indigne encore le syndicat. «Deux d'entre elles ont été poignardées», affirme le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Méziane Mériane. Dans un post publié sur sa page facebook, ce syndicaliste a invité «les autorités locales et la direction de l'éducation à protéger les jeunes enseignantes qui se sont déplacées aux fins fonds de l'Algérie pour enseigner et accomplir ce travail si noble». En réaction, le ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, a promis, hier, de s'engager à assurer plus de sécurité en milieu éducatif. Il a exprimé sa «solidarité totale avec les enseignantes» ciblées par l'ignoble agression. Face à ce genre de violence extrême, qui n'est pas le premier dans le secteur, le ministre a fait état d'«une réflexion au sujet d'une nouvelle loi qui protègera les enseignants contre toutes formes d'agressions». En attendant, «les auteurs présumés seront punis», a martelé le ministre. De leur côté, les enseignants et les travailleurs du secteur de l'éducation se solidarisent. À l'appel lancé par les états-majors des syndicats, la famille éducative de la wilaya d'Adrar a répondu présente. Les différents établissements, relevant du secteur de l'éducation de la wilaya, ont été paralysés, hier, par une grève d'une journée. L'action de protestation a été ponctuée par un sit-in organisé au chef-lieu de la wilaya. Les protestataires ont fait remarquer que la dignité de l'enseignant constitue «une ligne rouge à ne pas franchir». Le Sate a appelé à «suspendre les études, boycotter tous les examens officiels dans les régions où règne l'insécurité». Ce cri de colère a également gagné les réseaux sociaux. Cette affaire a suscité l'indignation des internautes. Ceux-ci ont dénoncé ce crime commis contre les enseignantes venues, toutes, du nord du pays et qui s'étaient rendues dans cette région reculée du pays, pour enseigner. L'affaire est, faut-il le noter, entre les mains de la justice. À l'heure où nous mettons sous presse, les circonstances de cette agression font l'objet d'une enquête diligentée par le procureur de la République. Des sources évoquent l'arrestation des quatre individus, auteurs du crime.