La sixième édition du Salon du livre de Boudjima (wilaya de Tizi Ouzou), qui a eu lieu de jeudi à samedi dernier. Malgré un contexte sanitaire particulier et défavorable, en dépit d'une chaleur parfois torride (surtout vendredi) et bien que le livre reste le parent pauvre de la culture, le Salon du livre de Boudjima a tenu toutes ses promesses. Il ne s'agit pas de faire un bilan chiffré car ce salon est d'abord et avant tout un événement culturel. Les organisateurs qui sont loin d'être déconnectés de la réalité du terrain savent bien que le livre séduit de moins en moins, surtout avec l'envahissement de l'Internet. Mais ils se sont fixé comme défi et objectif de maintenir cet événement culturel quoi qu'il en soit pour conserver du coup, la flamme de l'espoir allumée. Et c'est sans doute une franche réussite qui a couronné leurs efforts méritoires. Le fait d'avoir pu réunir autant d'écrivains pendant trois jours est l'un des indices les plus probants. Des écrivains venus de tous les horizons et de plusieurs régions du pays. Ces derniers, des centaines, en plus des dizaines de maisons d'édition, ont pu profiter pleinement de ce cadre convivial qu'a constitué la bibliothèque communale Abdellah-Mohia qui s'est parée de ses plus beaux atours afin d'accueillir tout ce beau monde. De nouveaux livres Les échanges ont été riches et fructueux. On a constaté, plutôt confirmé, que l'écriture romanesque et l'écriture de livres de manière générale n'est plus l'apanage des hommes comme dans un passé récent. Il y avait peut-être autant de femmes que d'hommes écrivains lors de ce salon, à commencer par Lynda Chouiten, lauréate du prix Assia Djebar du meilleur roman en langue française pour son oeuvre «Une valse». Il y avait aussi les romancières Meriem Guemache, Hanane Bourai, Zohra Lagha, Ferroudja Ousmer, Salima Mimoune... Des auteurs ont aussi choisi d'éditer leurs nouveaux livres à l'occasion du Salon du livre de Boudjima. C'est le cas par exemple de l'écrivain-journaliste Mohand-Ameziane Tadjer qui vient de publier son troisième livre aux éditions «La pensée». Le livre est un recueil de nouvelles, intitulé: «Désillusions». L'auteur était présent à la bibliothèque Abdellah-Mohia pour dédicacer son ouvrage. Ferroudja Ousmer a opté pour cet événement pour éditer son tout premier livre aux éditions Koukou. L'ouvrage porte le titre «Derrière les larmes de ma grand-mère». Le livre amazigh présent Il en est de même de l'écrivain-réalisateur Ali Mouzaoui dont le nouveau roman sorti aux éditions Frantz-Fanon porte le titre de «Dans le ciel, des oiseaux et des étoiles». Le livre amazigh était présent à travers plusieurs nouveautés également à l'instar de la traduction en langue kabyle de L'Alchimiste, best-seller mondial de l'écrivain brésilien Paulo Coelho. Ce roman mythique a été traduit par l'écrivain Ahmed Nekkar, auteur lui-même de plusieurs romans en langue tamazight. Toujours, dans le même sillage, le Salon du livre de Boudjima a été l'occasion pour la sortie d'un autre livre en tamazight de l'auteur Abdellah Arkoub. Ce dernier a écrit un livre sur le grand poète kabyle ancien Youssef Oukaci. Les visiteurs ont pu découvrir des dizaines de romans et de recueils de poésie en langue tamazight, notamment aux stands des éditions El Amel, Tafat, Identité, Frantz-Fanon, Casbah, Cheikh Mohand Oulhocine... Des écrivains francophones étaient de la partie et ont pu dédicacer leurs livres à l'instar de Amin Zaoui, Nadjib Stambouli, Djawad Rostom Touati, Mohamed Mebtoul, Mahmoud Boudarene, etc. De nombreuses conférences de haute facture y ont été animées, notamment par l'historien Younès Adli, Mohamed Mebtoul, Amin Zaoui, Tarik Djerroud, Ramdane Lasheb...