L'écrivain-journaliste Mohammed Améziane Tadjer vient de publier son troisième recueil de nouvelles aux éditions la Pensée de Tizi Ouzou. «Désillusions» est le titre de ce livre signé par le doyen des journalistes à Tizi Ouzou. Un homme humble et très estimé dans la région. Mohammed Améziane Tadjer a d'abord voué sa vie à l'éducation avant d'embrasser, avec une passion inégalée, la profession de journaliste tout en écrivant constamment des nouvelles inspirées généralement de la vie réelle. Ce livre a été préfacé par l'un des plus anciens journalistes de Tizi Ouzou: Makhlouf Faked. Le choix de confier la préface de son livre à Makhlouf Faked est des plus judicieux car Makhlouf Faked est un homme doté d'une immense culture livresque et il a exercé le métier de journaliste dans les moments difficiles. Il n'a jamais cessé d'encourager les jeunes plumes. Makhlouf Faked souligne à propos du nouveau livre de Mohammed Améziane Tadjer: «il s'agit, dans ces nouvelles, d'une sociologie du terroir kabyle.». Le préfacier relève d'ailleurs, dans ce livre, un parfum de similitude avec Le grain magique de Taos Amrouche, Histoire de ma vie de Fadhma Ath Mansour, La colline oubliée de Mouloud Mammeri ou encore La terre et le sang de Mouloud Feraoun. Mais aussi, Du chant des oliviers de Nabile Farès, La soif de Assia Djebar et Le grain dans la meule de Malek Ouary. Réalité douloureuse des paysans Makhlouf Faked précise que l'écrivain Mohammed Améziane Tadjer fait appel à beaucoup de pédagogie «et laisse couler superbement sa plume avec des idées profondes pour relater la réalité douloureuse, mais constamment teintée d'espoir, des pauvres paysans toutes générations confondues». Faked rappelle que la nouvelle génération notamment, plus ou moins frustrée, prend progressivement conscience du légitime besoin de casser enfin les tabous engendrés par les traditions rigides cumulées hélas depuis des siècles. Cet aspect est amplement reflété dans le livre de Tadjer. À l'instar de ses autres livres, on retrouve dans ce nouveau recueil de nouvelles de Mohamed Améziane Tadjer des personnages qui ont eu à vivre des destins tourmentés, voire tragiques. En avançant dans la lecture de ces nouvelles, le lecteur a de plus en plus l'impression qu'il s'agit d'histoires vraies tant la sincérité qui se dégage de la plume de Tadjer est poignante. Vivre au coeur de la société Parfois, on a même l'impression que Tadjer parle de notre village, de notre propre ville et de personnes qu'on a connues et côtoyées de très près. C'est dire à quel point les récits de Tadjer qui forment le recueil intitulé «Désillusions» est poignant et réaliste tout en étant également romancé. Une infinité de thèmes sociaux y sont abordés. Agé de 76 ans, l'écrivain Mohammed Améziane Tadjer a accumulé une incommensurable expérience dans l'école de la vie. L'école la plus noble et la plus fiable. C'est sans doute cette grande expérience, mais aussi le fait que Tadjer n'ait jamais cessé de vivre au coeur de la société, qui lui ont permis d'écrire ces textes. Tadjer a vu le jour le 15 janvier 1945 au village Taourit El Hadjadj, à Ath Yanni. Il prit sa retraite dans le secteur de l'éducation après 41 ans de service. Depuis, il exerce en permanence le métier de journaliste très actif à Tizi Ouzou. Il ne rate pratiquement aucun événement local ou régional qui s'y déroule. Désillusions est son troisième livre publié. Il comprend onze nouvelles dont: Exilés pour s'unir outre-mer, La promesse de l'aube, Une mère possessive, La fin tragique d'Amar, Une deuxième vie, Au crépuscule de la vie... Mohammed Améziane Tadjer a déjà publié des dizaines de nouvelles, sous forme de feuilleton, dans des journaux algériens.