L'absence de statistiques fiables, a donné une image pitoyable de la gestion des affaires du pays, de son coeur névralgique: son économie. Cela a offert toute la latitude à tous les errements, ouvert la voie à la spéculation, à l'élaboration de scénarios du chaos qu'on n'a eu de cesse de lui prédire. Des correctifs s'imposaient, d'autant plus qu'une ère nouvelle devait s'ouvrir pour instaurer un nouveau modèle de croissance, rompre avec les pratiques du passé, lever l' «omerta» sur les chiffres réels qui doivent renseigner sur l'état véritable de la situation économique du pays. S'il est vrai que le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) ou l'Office national des statistiques (ONS), créé au lendemain de l'indépendance en 1964 chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des statistiques socio-économiques dans le pays ont jusqu'à un passé distillé des chiffres il faut reconnaître cependant, que ce fut de manière irrégulière et déphasée. Depuis quelques mois, il faut le souligner, c'est pratiquement silence radio. Les dernières statistiques en date portant sur le déficit commercial, les exportations, les importations, les réserves de change et la nouvelle estimation de la croissance ont été communiquées par le ministère des Finances. Une question s'impose: que devient le Conseil national de la statistique? Un communiqué datant de jeudi dernier indique qu'il en est, apparemment, au niveau des balbutiements. L'activation du Conseil national de la statistique constitue «une démarche nécessaire» pour l'accès à des informations et des chiffres exacts permettant de prendre les décisions économiques et sociales adéquates, a annoncé le ministère de la Numérisation et des Statistiques. «Cette démarche est nécessaire pour pouvoir synthétiser des informations et des chiffres exacts permettant aux hautes autorités du pays de tracer les grandes orientations politiques et prendre des décisions importantes à caractère socio-économique», soulignent les services du département de Hocine Cherhabil qui précisent que: «la réactivation du conseil national de la statistique est à même de consolider le système des Statistiques auquel le président de la République, Abdelmadjid Tebboune accorde une grande importance dans son programme politique», a précisé la même source. On en est donc, incontestablement, au stade de la mise en route. Y a-t-il eu un rappel à l'ordre du chef de l'Etat? Le communiqué du ministère de la Numérisation et des statistiques ne l'évoque pas. Il faut cependant, rappeler que le locataire d'El Mouradia, qui avait présidé le 3 mai 2020 une réunion du Conseil des ministres tenue par visioconférence, avait appelé à généraliser le numérique dans tous les secteurs pour en finir avec les statistiques approximatives qui n'aident nullement à asseoir une économie forte. «Le numérique et la prospective sont deux facteurs essentiels pour sortir de la sphère des statistiques approximatives qui n'aident nullement à asseoir une économie forte et moderne ni à assurer la transparence des transactions économiques», avait souligné Abdelmadjid Tebboune, précisant que les statistiques approximatives constituaient plutôt un véritable obstacle au développement économique qui consume les efforts et les ressources. «La modernisation est impérative pour la relance d'une économie nationale efficace, telle que nous l'ambitionnons...Il s'agit là d'un choix stratégique pour l'Etat qu'il importe de mettre en oeuvre sans délai», avait signifié le président de la République. Plus de 12 mois ont passé depuis...