Italie en pleine renaissance contre Espagne en reconquête, Angleterre à domicile contre Danemark aux dents longues, l'Euro tient les têtes d'affiche de ses demi-finales mardi et mercredi à Londres (20h), épilogue alléchant d'un tournoi toujours perturbé par le Covid-19. «Football's coming home» («Le football revient à la maison»)... Aux abords du mythique stade londonien de Wembley, il va falloir habituer son oreille à ces quelques mots à la gloire de l'équipe d'Angleterre, tantôt chantés, tantôt braillés, mais toujours scandés avec fierté par les supporters des «Three Lions», qui rêvent tout haut d'un premier titre continental. Pour ces retrouvailles entre le ballon rond et le pays qui l'a codifié, il vaut mieux ne pas rater le rendez-vous de la finale, dimanche (20h), et cela passe par un succès face à la sélection surprise de l'Euro, le Danemark. Les Danois font chavirer l'Europe dans l'émotion à chacune de leurs apparitions, entre un jeu léché et séduisant et une solidarité sans égale, née du drame évité par leur meneur de jeu Christian Eriksen, victime d'un accident cardiaque lors de son premier match, à Copenhague, devant son public. Devenu le chouchou de tout le continent, le Danemark prie pour rééditer l'incroyable scénario de 1992, lorsque Peter Schmeichel et consorts avaient remporté le titre après avoir été repêchés à la dernière minute après l'exclusion de la Yougoslavie... Des nuits difficiles, l'Espagne et l'Italie en ont partagé quelques, unes depuis plusieurs années, avant de se retrouver ce soir (20h). Absente du Mondial-2018, la Nazionale est en reconquête, quant à la Roja, trois fois sacrée à l'Euro (1964, 2008, 2012), elle veut renouer avec sa gloire passée, neuf ans après le dernier triomphe de la génération magique des Xavi et Iniesta. C'était déjà contre l'Italie, à l'époque, et la finale avait tourné à la démonstration offensive espagnole (4-0). En 2021, les noms sur la feuille de match sont moins ronflants, mais c'est aussi parce qu'elle est insouciante que l'Espagne de Luis Enrique est dangereuse, dans le jeu - 5-0 contre la Slovaquie, 5-3 après prolongation contre la Croatie - comme aux tirs au but, exercice couronné de succès en quarts face à la Suisse (1-1 a.p., 3-1 t.a.b). L'Italie, championne d'Europe 1968, dispose aussi de sa génération montante et d'un patron fédérateur, en la personne de Roberto Mancini. Wembley sera donc l'antre de tous les rêves, l'épilogue de cet Euro atypique dans 11 villes d'Europe, où quatre pays-hôte se retrouvent en demi-finale d'un tournoi rattrapé par les considérations politiques et sanitaires.