Comme cela était prévisible, le candidat de la majorité présidentielle, Brahim Boughali est passé comme une lettre à la poste, en obtenant, haut la main, la majorité absolue des suffrages exprimés. C'est la première fois, jusqu'au soulèvement populaire du 22 février 2019, que ce poste a été attribué à un député qui ne figurait pas dans les rangs du FLN ou du RND. Il a été élu, jeudi dernier, à la tête de l'APN, avec 295 voix sur les 382 voix exprimées. On a enregistré 21 bulletins nuls lors de l'opération de vote à bulletins secrets. Issu du groupe parlementaire des indépendants, formé au lendemain du scrutin des législatives anticipées, le nouveau président de l' APN, élu sur la liste «Wihda wa Tadawl» de la circonscription électorale de Ghardaïa, a bénéficié du soutien de la quasi-majorité des partis vainqueurs. Il est qualifié de candidat de «consensus» des cinq, sur six, groupes parlementaires existants. Outre les indépendants, dont la coordination a été constituée en un temps record, les députés des groupes parlementaires du FLN, RND, El Moustakbel et le mouvement El Bina, ont été instruits à la veille de l'élection, par leurs directions respectives de voter en faveur de Brahim Boughali. Face à ce rouleau compresseur, le MSP a, tout au plus, évité que l'ex-P/APW de Ghardaïa soit plébiscité à main levée comme lors des huit législatures précédentes. Isolé et sans allié, le candidat du MSP, qui n'est autre que son ex-chef du groupe parlementaire, en l'occurrence Ahmed Sadok n'a recueilli que 87 voix. Outre les 65 voix de sa formation, il a obtenu 12 voix de plus qui lui ont été accordées par de petits partis, à l'image de Fadjr El Djadid, El Adala, le Front de l'Algérie nouvelle (FNA), le Parti El Kara, etc. Sans aucune attache partisane, le seul poste politique occupé par le nouveau 3e homme de l'Etat, issu du mouvement associatif local, est celui de président de l'Assemblée populaire de wilaya de Ghardaïa. Titulaire d'une licence en sciences politiques, le nouveau président de l'APN, a travaillé comme banquier. Il était chef d'agence à la Cnep et chargé d'études au niveau de la banque El-Baraka 1996/1997. L'installation du P/APN, sera suivie par la bataille liée à la répartition des postes à forts privilèges, au nombre de 45, à savoir les neuf vice-présidents de l'APN ainsi que la répartition des postes de président, vice-président et rapporteur au sein des bureaux des 12 commissions permanentes. Par ailleurs, les députés ont adopté la liste des membres de la commission de validation de la qualité de membre, composée de cinq membres issus du FLN, quatre indépendants, trois députés du MSP, trois députés du RND, trois du Front El Moustakbel et deux autres du Mouvement El Bina. En outre, l'assemblée a ouvert les travaux de la première séance plénière de la 9ème législature, sous la présidence du doyen des députés, Abdelouahab Aït Menguellet, assisté des deux plus jeunes députés, en l'occurrence, Hamad Ayoub et Bouchlaghem Abdelmoumene. Dans sa toute première déclaration, le président de l'APN n'a pas tari d' éloges sur le chef de l'Etat. Il a indiqué que «cette législature édifie vraiment et sincèrement l'Algérie nouvelle souhaitée par le peuple algérien et pour laquelle le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'est engagé». Pour rappel, à l'issue des législatives, marquées par une abstention record, le FLN avait remporté 98 sièges, suivi des listes indépendantes avec 84, du MSP avec 65 et du RND avec 58.