Le Premier ministre de transition malien, Choguel Kokalla Maïga, a présenté vendredi au Conseil national de transition (CNT) le Plan d'action de son gouvernement (PAG) avec quatre axes. Le renforcement de la sécurité sur l'ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l'organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l'adoption d'un pacte de stabilité constituent les quatre axes du Plan d'action du gouvernement. Au cours de sa présentation devant les mem-bres du CNT, le Premier ministre de transition a également donné des assurances sur plusieurs sujets cruciaux de la Feuille de route de la transition. Evoquant le renforcement de la sécurité, M. Maïga a indiqué que son gouvernement s'engagerait à mettre «tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des Forces de défense et de sécurité (FDS) maliennes» afin de leur permettre de s'acquitter de leurs missions. A cet effet, les actions prioritaires viseront à renforcer les effectifs des FDS, à moderniser leurs équipements et les infrastructures et à améliorer le parcours du recrutement, en passant par la formation, l'entraînement et l'aguerrissement. M. Maïga a aussi donné des gages à la communauté internationale en ce qui concerne la volonté des autorités de transition de respecter tous les engagements pris par le pays, notamment la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR).»Le gouvernement poursuivra la mise en oeuvre intelligente et la relecture de manière consensuelle de l'accord aux fins de son parachèvement», a-t-il indiqué, tout en mettant l'accent sur «son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif». Après avoir prêté serment devant la Cour suprême le 7 juin comme nouveau président de transition malien, Assimi Goïta a porté son choix sur Choguel Kokala Maïga comme Premier ministre de transition. Par ailleurs, l'ancien chef des services de renseignements maliens a été arrêté jeudi dans l'enquête sur la disparition d'un journaliste en 2016, dans laquelle Karim Keïta, fils de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, selon une source judiciaire. Le général Moussa Diawara, à la tête de la Direction générale de la Sécurité d'Etat (DGSE) pendant sept ans sous Ibrahim Boubacar Keïta, a été inculpé de «complicités d'enlèvement, de séquestration, de tortures, etc», a indiqué une source judiciaire ayant requis l'anonymat. L'enquête porte sur la disparition du journaliste d'investigation Birama Touré, qui travaillait pour l'hebdomadaire Le Sphinx et qui n'a plus été vu depuis le 29 janvier 2016. Ses proches craignent qu'il ait été assassiné. Le général Diawara est actuellement «détenu au Camp 1 de la gendarmerie» de Bamako, selon une source au sein de la gendarmerie. Il est connu au Mali pour avoir été proche de l'ex-député et influent président de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, Karim Keïta, qui a trouvé refuge en Côte d'Ivoire après le coup d'Etat qui a renversé son père le 18 août 2020. Un juge d'instruction de Bamako a émis début juillet un mandat d'arrêt international à l'encontre de Karim Keïta. Le directeur du Sphinx, Adama Dramé, avait affirmé en 2018 que Birama Touré avait approché Karim Keïta à propos d'un dossier qu'il présentait comme compromettant pour le fils du président. Karim Keïta, qui a toujours fermement démenti toute implication dans la disparition du reporter, s'est jusqu'à présent refusé à venir s'expliquer devant la justice de son pays.