Très dense activité pour Ramtane Lamamra qui n'a connu aucun répit depuis sa nomination, en juin dernier, à la tête de la diplomatie algérienne. Après son périple africain qui l'a mené de Tunis au Caire en passant par Addis-Abeba et Khartoum, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger enchaîne, sans transition, contacts et appels téléphoniques. Hier, il a reçu un appel de son homologue américain Anthony Blinken. En plus de relations bilatérales, les deux hommes ont discuté de la situation régionale, notamment en Libye et au Sahel ainsi que le dossier du Sahara occidental. Il ne s'agit pas d'un premier contact, mais de retrouvailles entre les deux hommes qui se connaissent de très longue date. La proximité entre eux a été tissée par un ami à Lamamra, également ami intime de Blinken, à l'époque où ce dernier faisait ses études à Paris. Les deux hommes se sont également rencontrés en 2016, alors qu'il était secrétaire d'Etat adjoint américain, Antony Blinken s'est déjà longuement entretenu avec Ramtane Lamamra, lors du dialogue stratégique algéro-américain. L'appel téléphonique d'hier, a cette particularité d'intervenir dans un contexte de frémissement diplomatique algérien qui retrouve sa place en Afrique et dans le monde. Le chantier de médiation mené par l'Algérie pour solutionner le conflit opposant l'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan depuis 8 ans, autour de la construction du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil bleu, est suivi avec une très grande attention par Washington. Ce dossier n'est pas le seul centre d'intérêt américain en Afrique du Nord. L'épineux dossier libyen sur lequel les Etats-Unis partagent avec l'Algérie la même vision est également suivi avec une grande attention par les Américains. En visite de deux jours à Alger, le 27 juillet dernier, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, Joey Hood, a indiqué que les Etats-Unis et l'Algérie convergent sur la résolution de la crise en Libye. «L'Algérie a la même perspective que le gouvernement américain concernant la situation en Libye», a déclaré Joey Hood dans un entretien à l'APS. «Nous sommes donc déterminés à travailler ensemble sur cet objectif commun qui consiste à discuter avec nos alliés et nos partenaires de la manière exacte dont nous pouvons promouvoir les conditions nécessaires au retrait des forces étrangères le plus rapidement possible», a-t-il indiqué au terme de sa visite en Algérie. Le responsable américain n'a pas manqué de vanter les compétences de Ramtane Lamamra quand il affirme que «l'Algérie à travers son compétent ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a une voix très importante sur cette question et qu'elle sera écoutée dans la région et au-delà», assurant que les Etats-Unis «attendaient avec intérêt (de travailler) avec le gouvernement algérien sur ce sujet important». Ramtane Lamamra a, évidemment, détaillé ce dossier avec son homologue de même qu'il a abordé avec lui le dossier du Sahara occidental. Ce coup de fil de Blinken a été précédé, avant-hier par l'appel de ses homologues égyptien, soudanais et tunisien. Quelques jours auparavant c'était Tripoli, Riyadh, N'Djamena, Niamey et Doha qui étaient au bout du fil.