Un chiffre record enregistré samedi dernier à l'hôpital Ibn Sina, d'Annaba, a déploré une source médicale. Selon notre source, rencontrée dans l'enceinte de l'établissement hospitalier, la hausse du nombre des décès «est due au manque d'oxygène», nous dit-elle. Notre interlocuteur, sous le sceau de l'anonymat a révélé que «plusieurs personnes sont décédées, entre le service des urgences et le service Covid-19 au cours des dernières 24h». Les cas des malades, aussi bien ceux du service Covid-19 que ceux des urgences, les malades chroniques notamment, nécessitent une mise sous oxygène. Une matière vitale pour les deux catégories, dont le manque a occasionné le décès. La véracité des informations qui nous ont été rapportées par notre source, a été confirmée par d'autres relevant du même établissement hospitalier. «Nous ne savons plus quoi faire, il n'y a plus d'oxygène et les gens sont en train de mourir sous nos yeux», s'est indignée une infirmière du service des urgences d'Ibn Sina. Selon les précisions fournies par notre interlocutrice, «Nous avons reçu de nombreux malades chroniques, atteints d'insuffisance respiratoire, en raison de la canicule», a-t-elle dit. «Certains ont été secourus avec tout l'oxygène dont disposait le service des urgences, pendant que d'autres ont, malheureusement, suffoqué sous nos yeux par manque d'oxygénation», a déploré notre source. Pour cette dernière, les quantités livrées sont de plus en plus insuffisantes, à cause de la dégradation de la situation sanitaire et caniculaire qu'enregistre la wilaya depuis plusieurs jours. Même situation relevée au service Covid-19 à Ibn Sina, où le manque, ou plutôt l'épuisement de l'oxygène a occasionné le décès de plusieurs personnes. Et pourtant, les pouvoirs locaux ont apporté des assurances sur le ravitaillement des six établissements hospitaliers de la wilaya en oxygène. Une matière à laquelle le complexe Sider El Hadjar, d'Annaba donne la priorité de production, tout autant que le complexe sidérurgique Atia. Les deux unités assurent une alimentation régulière aux hôpitaux d'Annaba à hauteur de 8 000l/j assurés par le complexe Sider et 1 000l/j par le complexe Atia. Au-delà, la wilaya d'Annaba fait partie des 15 wilayas prises en charge, en matière d'alimentation en oxygène, par la wilaya de Jijel. Cette dernière a été, rappelons-le, retenue par les autorités centrales, fin juillet écoulé, pour en faire un pôle régional de production d'oxygène en vue de l'approvisionnement des établissements hospitaliers de 15 wilayas dans l'Est du pays avec ce produit vital pour les malades. Il est à signaler que l'unité de production d'oxygène médical de la société de sidérurgie Algerian Qatari Steel (AQS) de Bellara, dans la wilaya de Jijel, produit 50 000 l/j. En l'intervalle d'un mois, l'unité a produit et fourni plus de 1,5 million de litres d'oxygène, à usage médical, à plusieurs établissements de santé du pays. Si la wilaya d'Annaba a eu son quota de ravitaillement en oxygène médical depuis le complexe de Bellara, auquel s'ajoute la production de l'unité d'El Hadjar, Annaba et l'unité du complexe Atia, comment se fait-il que, l'oxygène médical fasse défaut à l'hôpital Ibn Sina?