Faisant fi de toutes les manœuvres qui visent à saper sa géostratégie dans la région, comme dans tout le continent, l 'Algérie poursuit son action au Mali, pour conforter l'Accord de paix et de réconciliation de 2015, issu du processus d'Alger, et garantir l'intégrité territoriale et l'unité du peuple malien afin de permettre à la transition actuelle de réussir pleinement. Pour des raisons évidentes, l'Algérie demeure fortement attachée à la stabilité du Mali voisin. C'est pourquoi elle a accueilli, ces jours derniers, la conférence sur le rôle de la Mission de paix de l'ONU (Minusma), pour un examen des défis sécuritaires au Sahel. En parallèle, il y a eu la tenue de la 17 ème session du Comité bilatéral stratégique Algérie-Mali, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, et de son homologue malien, Abdoulaye Diop, qui a été reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et a vu réaffirmé l'engagement d'Alger à renforcer les relations bilatérales et à préserver l'unité du Mali. « Le président Tebboune a dit clairement qu'il n'acceptera pas la partition du Mali. Nous avons noté sa volonté de développer la coopération » a déclaré le MAE malien qui « apprécie le rôle de l'Algérie » dans la mise en œuvre de l'Accord de paix et souhaite fortement « sa présence, durant cette période » de transition. « Une relation et une unité de destin » qui ont été soulignées avec force par Ramtane Lamamra dont la visite est très attendue à Bamako. Abdoulaye Diop, n' a pas manqué d'évoquer la volonté du gouvernement de transition de dialoguer avec les groupes radicaux maliens, précisant qu'il s'agit « d'une question de souveraineté pour le Mali ». « Le dialogue avec les groupes radicaux maliens qui acceptent les principes cardinaux de la Constitution malienne » est une recommandation de la conférence d'entente nationale de 2017, prévue par l'accord d'Alger, et aussi la Conférence de dialogue national, tenue la même année, a-t-il assuré, non sans une référence à l' « expérience avérée » de l'Algérie en matière de dialogue et de réconciliation nationale. Conscients que les risques, dans la région, sont interdépendants, les deux pays ne pouvaient pas ne pas évoquer le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Ils ont exhorté, dans un communiqué publié à l'issue de la 17ème session du Comité bilatéral stratégique, les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations, sous l'égide de l'ONU, « sans conditions préalables », pour arriver à une solution « juste et durable » qui permet l'autodétermination du peuple sahraoui, « conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies et l'Acte constitutif de l'Union Africaine. » Cet appel intervient au moment même où le Maroc franchit un nouveau pas dans la normalisation avec l'entité sioniste dont le MAE effectuait une visite officielle à Rabat où il a signé une série d'accords, confortant celui de cyberdéfense, plus ou moins lié à l'affaire Pegasus qui a permis au Makhzen d'espionner des centaines d'hommes et de femmes politiques, journalistes et militants des droits humains ainsi que des chefs d'entreprise. Une affaire que des experts de l'ONU ont déclaré jeudi « extrêmement préoccupante ». Le MAE marocain aurait appelé son homologue sioniste à « reprendre les négociations » avec les Palestiniens pour » parvenir à une solution sur la base de deux Etats ». Mais l'Israélien Lapid a totalement ignoré le propos, montrant par-là même à Bourita que son discours ne mérite aucun écho. Dans leur conférence de presse commune, le MAE sioniste a préféré attaquer la diplomatie algérienne qui a pointé l'indigne décision d'accueillir l'Etat hébreu comme membre observateur à l'Union africaine, alors même que sa relation avec l'apartheid sud-africain est une tâche indélébile qui témoigne de son idéologie et de ses forfaitures dont le peuple palestinien paie le prix depuis des décennies. Le fait que Bourita ait partagé, par son adhésion complice, cette attaque confirme que le complot israélo-marocain n'est nullement une vue de l'esprit et que l'entité sioniste cherche autant à agresser l'Iran, au Moyen-Orient, que l'Algérie, en Afrique. Et pour cela, la complicité vénale du Makhzen est ouvertement engagée.