Alors que la région fait face à une recrudescence des attaques terroristes, une conférence sur le rôle de la mission de paix de l'ONU au Mali, dans la stabilisation du Sahel s'est ouverte hier à Alger, en présence des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger et du chef de la Minusma al-Ghassim Wane. Ce dernier, arrivé mardi à Alger, a indiqué que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, allait s'ajuster sur le terrain pour parer au départ de la force française Barkhane. Antonio Guterres a recommandé, dans un rapport daté du 15 juillet, d'augmenter la force de paix Minusma d'environ 2.000 casques bleus afin de mieux couvrir le centre du Mali et avec davantage de mobilité. La Minusma qui est actuellement une des missions de paix de l'ONU les plus coûteuses et les plus dangereuses pour ses membres est autorisée jusqu'à présent à déployer au Mali jusqu'à 13.289 militaires et 1.920 policiers. Pour sa part, le gouvernement malien s'engage à tenir les élections présidentielles et législatives, devant rendre le pouvoir aux civils, dans les dates prévues, en février et mars 2022 malgré les difficultés sécuritaires que connaît le Mali, a indiqué le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop. "Le gouvernement du Mali a réitéré à maintes occasions son engagement pour ce qui a été convenu notamment avec la Cédéao et dans la feuille de route de transition. Nous nous engageons à respecter ces échéances ", a déclaré M. Diop à la presse en marge de la conférence. "Nous souhaitons que tout le monde œuvre avec nous pour réunir les conditions nécessaires à la tenue de ces élections ", a-t-il ajouté. "Le gouvernement malien est décidé de jouer sa partition, et l'Algérie aussi va jouer sa partition et nous souhaitons que d'autres en fassent de même ", a déclaré M. Diop, reconnaissant toutefois les difficultés dans son pays, eu égard à la situation sécuritaire qui y prévaut. Le chef de la diplomatie malienne a déclaré également être reconnaissant du rôle que " l'Algérie continue de jouer car les défis sont plus que jamais importants et la stabilité du Mali, c'est la stabilité de l'Algérie", a-t- il dit. Le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, s'est entretenu hier avec son homologue malien, Abdoulay Diop, au centre international des conférences (CIC) à Alger, des discussions centrées sur l'application de l'accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger. "Nous avons eu à travailler sur le mémorable accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger", a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l'issue de son entretien avec son homologue malien. "Aujourd'hui, la tâche est peut être plus compliquée parce qu'il s'agit de le mettre en œuvre dans son esprit et dans sa lettre et ouvrir des perspectives non seulement pour le peuple frère du Mali mais pour toute la région sahélo du Sahel", a-t-il ajouté. Abdoulaye Diop, effectue une visite de deux jours en Algérie, porteur d'un message au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de la part du président de la transition, chef de l'Etat malien, le colonel M. Assimi Goita, avait indiqué mardi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Cette visite qui s'inscrit dans le cadre des consultations et du dialogue entre nos deux pays, offrira aux ministres des Affaires étrangères des deux pays l'occasion pour tenir la 17ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien pour procéder à un échange sur l'état de la coopération bilatérale et examiner les perspectives pour la consolider et l'approfondir davantage au bénéfice mutuel de nos deux peuples frères", a ajouté la même source. Selon le communiqué, cette visite permettra également aux deux ministres de passer en revue la situation dans le nord du Mali et d'évoquer la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger ainsi que les questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation au Sahel, les derniers développements au Sahara occidental, les dossiers libyen et palestinien et les questions inscrites à l'ordre du jour de l'Union africaine". L'Accord d'Alger, un impératif pour garantir une stabilité durable au Mali Le chef de la Minusma, a indiqué que l'Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali, issu du processus d'Alger, constitue désormais un impératif pour garantir une stabilité durable au Mali. Animant une conférence sur le rôle de la Mission onusienne dans la stabilité du Mali et la sécurité de l'espace sahélo-saharien, M. Wane a souligné que la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger en 2015 "constitue désormais un impératif pour garantir une stabilité durable au Mali". En dépit de "toutes les réalisations et du progrès accompli récemment par les parties maliennes, l'accord demeure, six ans après sa signature, "le cadre référentiel pour le rétablissement de la sécurité au Mali", ce qui est "encourageant", a-t-il dit. Grâce à la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, les parties signataires de l'Accord au Mali sont parvenues, pour la première fois, à "faire taire les armes", a-t-il assuré, faisant observer que les violences incessantes enregistrées, ici et là, sont perpétrées par des groupes terroristes extrémistes. M. Wane a souligné le grand appui apporté par la diplomatie algérienne aux parties maliennes aux plans politique et dynamique. M. Wane a en outre souligné que "l'engagement de l'Algérie a largement contribué aux acquis jusque-là réalisés", un engagement, a-t-il dit, qui se poursuit et qui est "nécessaire à la mise en œuvre de toutes les clauses de l'accord". Pour le responsable onusien, le progrès réalisé par les parties au Mali, notamment le redéploiement des forces de sécurité auquel a contribué l'Algérie à travers la formation de ces forces à Kigal, Gao, Tombouctou et Manaka, reste insuffisant, déplorant le retard accusé dans la mise en œuvre des clauses de l'accord, notamment en ce qui a trait à la question du désarmement et à la libération et la réintégration des combattants.