Les douaniers algériens ont réussi à mettre à nu un grand trafic visant la dilapidation des capitaux algériens Vingt-trois conteneurs contenant des produits prohibés ont été mis sous scellés par les douaniers activant au port d'Alger. Une douzaine de ces conteneurs renferme un tas de ferraille, importé en tant que machines neuves, d'une valeur fictive de 270 millions de dinars. Ces conteneurs ont été acheminés au port d'Alger par des contrebandiers. Les propriétaires de ces conteneurs, qu'ils soient d'origine algérienne ou étrangère ont eu recours à ce genre d'importation dans l'objectif «d'expatrier des sommes importantes de devises, sachant qu'un tas de ferraille peut être déclaré jusqu'à 400.000 euros», nous confirme ainsi M.Regue Benamer, directeur régional des Douanes d'Alger-extérieur, lors d'un point de presse tenu hier au niveau du port sec de Rouiba (est d'Alger). Néanmoins, et de par leur comportement scrupuleux vis-à-vis notamment de la protection des réserves de change dans toutes les opérations d'exportation, les douaniers algériens ont réussi à mettre à nu ce genre de trafic. Se voulant plus explicite, l'orateur mettra en exergue le fait que l'institution des Douanes algériennes a déposé des plaintes contre 13 opérateurs, dont une concerne une fausse déclaration estimée à 120 millions de centimes, tout en menant des enquêtes sur soixante autres opérateurs pour les mêmes infractions. Outre la mise sous scellés de ces douze conteneurs, pour paraphraser les propos d'un responsable douanier, les collègues de celui-ci ont également procédé à la saisie de cinq conteneurs de produits pyrotechniques, trois de produits cosmétiques chinois contrefaits et quatre autres comprenant près de 8000 chauffages contrefaits. M.Regue notera au cours de son intervention que la saisie de ces chauffages à bain d'huile de marque Delongui a été rendue possible du fait que ces derniers n'ont pas été importés par l'opérateur chargé exclusivement de leur acheminement en Algérie. Et c'est ainsi que les douaniers ont découvert le pot aux roses. Ces chauffages de provenance d'Asie centrale sont issus en réalité de la contrefaçon. Pour sa part, l'inspecteur général des Douanes, M.Mahreche Abdelmadjid, a souligné que les Douanes algériennes ont élaboré, depuis quelques années, une stratégie basée sur l'échange d'informations et le traitement par informatique des données collectées. «Nous agissons par voie d'informations traitées par notre système de gestion de risque mis en place par la direction générale des Douanes, il y a de cela deux années», a-t-il fait savoir à ce sujet. Il fera part également du renforcement des dispositifs de contrôle au niveau de tous les ports du pays, tout comme il révélera que l'institution des Douanes bénéficie d'une assistance technique dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon. La direction régionale des Douanes d'Alger-extérieur a été créée en juin 2004 dans le souci d'unifier le commandement en vue d'une meilleure gestion. Elle est composée de 5 divisions situées dans les wilayas d'Alger (Aïn Taya, aéroport international d'Alger, Pins maritimes), de Boumerdès et de Blida.