Les amendes infligées aux contrevenants à la législation de change ont atteint, en 2006, près de 91 milliards de dinars. Plus de 1,5 million d'articles contrefaits, quatre voitures volées ainsi que des pièces détachées usagées, le tout enfermé dans 20 conteneurs, ont été saisis au niveau du port sec CMA de Rouiba, au cours des trois derniers mois. C'est ce qu'a révélé le directeur général de la direction régionale d'Alger extérieur des douanes, Reg Ben Ameur, lors de la visite effectuée hier, par une délégation d'experts du FMI à cette infrastructure portuaire. Parlant des voitures saisies, une Mercedes, une Audi, une Megane et une Golf, le responsable douanier a fait savoir que ces véhicules haut de gamme ont été saisis sur information émanant d'Interpol qui a fait état de leur disparition à Marseille et leur embarquement vers Alger à partir d'un port anglais. Pour les autres produits, il s'agit, entre autres, de 1230 téléviseurs de marque Philips, 2461 chauffages à gaz, 1400 disjoncteurs, 11.000 unités de colle Tangite. Cela, en plus de 4 conteneurs de produits cosmétiques comprenant des parfums et des crèmes de marques de renom, un conteneur de chaussures imitant la marque Puma et un autre de pièces de rechange de camions. Il y a lieu de signaler que la totalité des produits contrefaits, saisis dans ce port, proviennent de la Chine. Par ailleurs, un nombre de conteneurs a été saisi pour entorse à la législation de change et fausses déclarations. Il est question dans ces infractions, selon Ben Ameur, d'opérateurs économiques qui «déclarent à la douane des marchandises de grande valeur mais qui s'avèrent après vérification, être de la quincaillerie, ne valant absolument rien». Un procédé, explique-t-il, qui leur permet de faire sortir du pays des capitaux de manière illégale. Le même responsable a indiqué que les infractions de change, ou la majoration des valeurs, impliquent en premier lieu, des investisseurs bénéficiant d' avantages fiscaux et douaniers obtenus dans le cadre des mesures prises par l'Etat pour encourager l'investissement. Cette fraude, du circuit vert, a annoncé Ben Ameur, commence à prendre du recul depuis que les services de la Douane ont maîtrisé les méthodes et les subterfuges de ces opérateurs privilégiés auxquels est imposé, actuellement, un contrôle rigoureux. Ces mêmes investisseurs, faut-il le rappeler, étaient dispensés de certaines procédures de surveillance et de contrôle pour leur éviter les retards découlant de ces opérations. Même les entreprises publiques, révèle le responsable, sont impliquées dans les infractions de change. L'ouverture des conteneurs en question a mis à nu une opération concoctée par une entreprise étatique ayant importé des quantités de ferraille en déclarant à la douane que le conteneur renferme des éléments de charpente métallique d'une valeur de 26.000 euros. Un officier de la Douane a indiqué que cette entreprise incriminée risque une amende allant jusqu'à 20 milliards de dinars, soit quatre fois le montant de la fausse déclaration. Ben Ameur a indiqué dans ce sens, qu'il s'agit bel et bien de dilapidation des réserves de change de l'Algérie, un crime ayant vu l'implication de plusieurs entreprises publiques dont il n'a voulu divulguer ni le nom ni le secteur d'activité. Les amendes infligées aux contrevenants à la législation de change, ont atteint près de 91 milliards de dinars au cours de l'année 2006. 19 milliards concernent des infractions enregistrées dans le port sec CMA de Rouiba qui a vu, en 2006, le transit de plus de 41.800 conteneurs. Un autre port sec sera ouvert très prochainement, dans la région du Hamiz, a fait savoir le responsable, en précisant que cet espace créé pour désengorger le port d'Alger, sera géré par MTA et MSC. Soulignons, d'autre part, que le directeur général de la direction régionale d'Alger extérieur a fourni des explications détaillées aux experts du FMI qui voulaient tout savoir sur le fonctionnement du système douanier en Algérie.