Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré, lundi, que l'Iran réduirait ses activités nucléaires si les Etats-Unis revenaient pleinement au respect de «tous leurs engagements dans le cadre de l'accord sur le nucléaire et de la Résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies d'une manière vérifiable». «Les pourparlers de Vienne n'ont pas pour objectif de parvenir à un nouveau texte. Les pourparlers de Vienne ont pour objectif d'assurer la mise en oeuvre point par point de l'accord sur le nucléaire par les Etats-Unis», a indiqué le porte-parole du ministère, Saïd Khatibzadeh, cité par l'agence de presse officielle IRNA. «Si Washington respecte ses obligations d'une manière vérifiable», a-t-il ajouté, l'Iran acceptera que les délégués américains siègent «à la table de l'accord nucléaire». Khatibzadeh a décrit les négociations pour relancer le Plan d'action global commun (PAGC) comme un «dialogue technique», assurant qu'elles se poursuivraient sur la base d'un consensus parmi les structures dirigeantes de l'Etat iranien. Le rôle du ministère des Affaires étrangères dans la poursuite des discussions doit encore être décidé par les responsables iraniens et sera rendu public le moment venu, a-t-il poursuivi. Le 22 août, le ministre des Affaires étrangères désigné Hossein Amir-Abdollahian a déclaré, lors de la session de son vote de confiance au Parlement iranien, que Téhéran était disposé à tenir des négociations «raisonnables» servant les intérêts du peuple iranien. L'ancien président américain, Donald Trump, s'est retiré de l'accord de 2015 sur le nucléaire en mai 2018 et a unilatéralement réimposé des sanctions contre l'Iran. En représailles, l'Iran a progressivement cessé de mettre en oeuvre une partie de ses engagements à l'accord à partir de mai 2019. Après six cycles de négociations à Vienne depuis avril dernier, les parties impliquées ont souligné que de grandes divergences demeuraient entre l'Iran et les Etats-Unis au sujet de la revitalisation du PAGC. Le sixième cycle de discussions s'est terminé le 20 juin et les pourparlers sont actuellement en pause. Les pays engagés dans les négociations pressent l'Iran de revenir à la table des pourparlers mais le nouveau président Ibrahim Raïssi avait laissé entendre, avant même d'être investi par le Parlement, qu'il ne s'agira pas de «négocier pour le plaisir de négocier», laissant entendre que seule une levée même partielle des sanctions américaines permettra de rétablir la confiance dans le processus malmené par l'ancien président Donald Trump. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a par ailleurs affirmé avoir été invité à Paris par le président français Emmanuel Macron qui, selon lui, cherche «à se rapprocher» de l'Iran, a rapporté hier la télévision d'Etat iranienne. L'Elysée n'a pas commenté dans l'immédiat. Samedi, le nouveau chef de la diplomatie iranienne a participé à un sommet régional à Baghdad, aux côtés de M.Macron, seul dirigeant occidental présent à cette réunion largement consacrée à la lutte contre le terrorisme et à l'impact de la prise de Kaboul par les talibans en Afghanistan. «Les Français étaient très intéressés de profiter de cette opportunité pour se rapprocher de l'Iran», a déclaré Amir-Abdollahian. «Macron (...) est venu me voir à deux reprises (...)», a ajouté le ministre. «Il a appelé son ministre des Affaires étrangères et a dit +J'ai invité (Amir-Abdollahian) (...) nous devons revoir les relations bilatérales.» L'Iran et la France, en plus du Royaume-Uni, de la Chine et de l'Allemagne, sont toujours parties prenantes de l'accord nucléaire conclu en 2015. Les parties avaient convenues fin juin de se retrouver pour un nouveau cycle de pourparlers qui se fait toujours attendre. «Les Saoudiens (...) ont dit qu'ils attendaient la mise en place d'un nouveau gouvernement (iranien) avant de rétablir nos relations», a dit M. Amir-Abdollahian, tout en soulignant qu'il n' y avait pas eu de discussions «formelles» entre les deux responsables.