Les Etats-Unis subiront à la fin de la semaine une "défaite historique" avec la levée attendue d'un embargo onusien sur les armes visant l'Iran, a affirmé hier Téhéran. Institué par la résolution 2231 du Conseil de sécurité ayant validé en juillet 2015 l'accord international sur le nucléaire iranien, cet embargo, interdisant notamment la vente d'armes et d'équipements militaires lourds à l'Iran, est censé expirer le 18 octobre. En août, les Etats-Unis ont échoué dans une tentative visant à pousser le Conseil de sécurité à prolonger cet embargo et à rétablir les sanctions internationales contre l'Iran levées par la résolution 2231. Moscou a confirmé en septembre sa volonté de développer sa coopération en matière militaire avec l'Iran une fois l'embargo levé, et la Chine ne cache pas non plus son intention de vendre des armes à l'Iran après le 18 octobre. Cette date verra "la concrétisation d'une défaite historique des Etats-Unis en dépit de leurs (...) ruses", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse à Téhéran. "L'Iran a montré une fois de plus que les Etats-Unis ne sont pas aussi puissants qu'ils le disent", a-t-il ajouté. En mai 2018, le président américain, Donald Trump, a sorti unilatéralement les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne. M. Trump argue – contre les autres Etats, parties à cet accord avec l'Iran (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) – que ce texte n'offre pas des garanties suffisantes pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. L'Iran a toujours démenti vouloir une telle arme. L'accord de Vienne lui offre une levée des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie en échange de garanties vérifiées par l'ONU destinées à attester la nature exclusivement civile de ses activités nucléaires. Depuis que M. Trump a dénoncé ce pacte, Washington a rétabli toutes les sanctions contre l'Iran que les Etats-Unis avaient accepté de lever à Vienne et les a même amplifiées au nom d'une politique de "pression maximale", privant la République islamique des bénéfices qu'elle escomptait de l'accord. En riposte, l'Iran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart des engagements-clés qu'il avait pris à Vienne, notamment concernant la limitation de ses activités d'enrichissement de l'uranium.