Un bon signe pour la trésorerie du pays. L'état de ses finances s'annonce en nette amélioration par rapport à l'an dernier. La raison: le baril de Brent, référence du pétrole algérien, évolue à 32 dollars au-dessus du prix qui a servi de base pour le calcul de sa loi de finances. Un scénario parfait. Du pain bénit par les temps qui courent. Sachant que l'économie nationale est portée à bout de bras par un secteur pétro-gazier qui lui assure l'essentiel de ses revenus en devises. Quand le pétrole monte, c'est la croissance assurée. Ce n'est pas une vue de l'esprit. Ce sont les statistiques qui l'attestent. L'économie algérienne a renoué avec la croissance, au premier trimestre 2021, avec un bond du produit intérieur brut de 2,3% sur un an, avait annoncé le 21 août l'ONS. Une performance remarquable, sachant que la croissance économique a accusé quatre trimestres de contraction en raison des impacts directs et indirects de la pandémie de Covid-19. Le produit intérieur brut a baissé à - 4,9% en 2020. Une bonne nouvelle, certes, qui ne doit pas nous faire perdre de vue qu'elle n'a pu être rendue possible que grâce à un bond exceptionnel des cours de l'or noir, qui constituent l'essentiel des exportations et des revenus en devises du pays, expliquent les rédacteurs du rapport de l'Office national des statistiques, qui soulignent que «cette perfor-mance s'est réalisée dans un contexte de hausse des prix remarquable sur le marché pétrolier, à 61,7 dollars le baril au premier trimestre 2021 contre 52,2 dollars une année auparavant», soit un bond de plus de 18%. Une série de bonnes performances que viennent compléter des réserves de change qui, pour la première fois depuis leur détérioration, qui a débuté à la fin de l'année 2013, ont repris une tendance haussière durant le mois de mai 2021. De ce fait et malgré la persistance de la pandémie de Covid-19 qui a repris du poil de la bête, il est vraisemblable que le plus gros de l'orage soit passé. Les prix du pétrole qui avaient connu une de leurs plus cauchemardesques semaines, celle qui s'est achevée le 20 août, avaient signé sept séances de baisse consécutives pour plonger sous les 70 dollars (65 dollars pour le Brent), se sont rattrapés de manière spectaculaire. Ils ont bouclé la semaine du 23 au 27 août sur une hausse record pour 2021.Une cadence qu'ils ont réussi à maintenir même s'ils ont clos la semaine qui s'est achevée le 3 septembre sur un repli. Le baril de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé, à Londres, en baisse de 42 cents par rapport à la veille, à 72,61 dollars.À New York, le baril de WTI américain pour octobre a cédé de son côté 70 cents pour finir à 69,29 dollars. La machine s'est légèrement détraquée. La cause: les prix de l'or noir ont plié sous l'effet d'un indicateur macroéconomique décevant. Sur les 75 000 emplois créés attendus aux Etats - Unis, seuls quelque 235 000 l'ont été selon le rapport mensuel du ministère de Travail. Soit moins d'un tiers de ce qu'avaient prévu les économistes. Une contre-performance imputée à la recrudescence de la pandémie de coronavirus, de son variant Delta. Ces chiffres s'ajoutent à la récente décélération, ces derniers jours, du trafic passagers dans l'aviation, souligne John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital. Il faut souligner qu'avant ce léger faux pas, les cours de l'or noir avaient été soutenus par l'Opep+ qui a lors d'un sommet expéditif, tenu le 1er septembre, décidé de s'en tenir à sa stratégie en augmentant sa production de 400.000 barils par jour le mois prochain. L'alliance de producteurs «reste persuadée que le marché pétrolier restera sous-approvisionné jusqu'à la fin de l'année en raison de la demande croissante. Et qu'il aura donc besoin de l'offre supplémentaire» , explique Carsten Fritsch, analyste du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Le baril devrait en principe reprendre sa marche en avant. De bon augure pour la trésorerie du pays.