Les cours du brut étaient en hausse, hier, au lendemain d'une petite pause et s'apprêtaient à boucler une semaine record pour 2021, portés par le regain d'optimisme sur la demande et les perturbations de l'offre dans le Golfe du Mexique. Vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 71,91 dollars à Londres, en hausse de 1,18% par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois gagnait 1,45% à 68,40 dollars. Les deux contrats de référence de part et d'autre de l'Atlantique engrangent plus de 10% sur la semaine, une performance plus vue depuis près d'un an pour le WTI en septembre 2020, et depuis plus longtemps encore pour le Brent en juin 2020. "L'apaisement des inquiétudes concernant la demande a donné du tonus aux prix du pétrole en début de semaine et les pannes d'approvisionnement au Mexique ont ensuite apporté leur contribution", résume Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. L'incendie d'une plateforme pétrolière dimanche dans le Golfe du Mexique a contraint le groupe Pemex à interrompre l'exploitation des 125 puits de la zone. Un retour à la normale a été annoncé vers le 30 août par le patron de Pemex. Mais la production dans le Golfe du Mexique pourrait aussi être perturbée par le neuvième événement climatique de la saison, qui devrait prendre le nom d'Ida. Du côté américain du Golfe, "plusieurs compagnies pétrolières ont commencé à évacuer leurs plateformes et à suspendre la production" en raison de cette tempête, rapporte M. Fritsch. "La question est toujours de savoir si le marché physique continuera à se resserrer sur le reste de l'année", expliquait, jeudi, Neil Wilson, analyste de Markets.com. Selon lui, "tout dépendra de la reprise de la demande". Sur ce plan, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) est venue mercredi partager des informations rassurantes : la baisse des réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ainsi que celle des stocks d'essence. Le rapport hebdomadaire de l'EIA fait état d'une diminution de 3 millions de barils la semaine passée, dépassant ainsi les estimations des analystes. Les investisseurs disposent de davantage de visibilité du côté de l'offre, notamment depuis que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés via l'accord Opep+ ont annoncé le 18 juillet une augmentation lente et graduelle de la production d'or noir cette année. L'événement crucial pour le marché aura lieu mercredi prochain avec la réunion de l'Opep+. Le groupe doit évaluer sa politique actuelle, à savoir continuer à augmenter modestement sa production après l'avoir drastiquement réduite l'an dernier, pour contrecarrer la chute de la demande et des prix. Le consensus des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent en 2021 est en légère augmentation à 68,4 dollars le baril et 66,9 dollars le baril en 2022.