UGTA et patronat ne manqueront pas d'évoquer la lancinante question des salaires. Un fort avant-goût de tripartite émaillera, dès cet après-midi, le rendez-vous devant réunir représentants de l'UGTA et ceux du patronat. Annoncée déjà depuis quelques jours, cette rencontre abordera, faut-il le rappeler, le dossier des conventions de branche dont l'on discutera les modalités de mise en oeuvre. L'actualisation de ces dernières a été relancée à la faveur d'un accord conclu le 26 avril dernier entre le chef de l'exécutif, M.Ahmed Ouyahia, l'Ugta et les SGP (Sociétés de gestion des participations). Leur renouvellement permettra d'offrir une assise aux pouvoirs publics et au partenaire social, afin d'assurer une transition confortable jusqu'à l'horizon 2009, révèle-t-on. Mais, aujourd'hui, Ugta et patronat ne manqueront pas d'évoquer la lancinante question relative à l'augmentation des salaires. Laquelle fait l'objet d'un débat social sans précédent, agrémenté notamment par de récurrentes revendications. Il est attendu, lors de la rencontre d'aujourd'hui, que les patrons évoquent un projet de valorisation du travail et des salaires qu'ils entendent soumettre sous peu au gouvernement et à l'Ugta. De ce projet se dégagera donc une définition plus valorisée des futurs salaires et touchera l'ensemble des secteurs d'activité. Des sources proches du partenaire social estiment que les uns et les autres sont appelés à adhérer à un tel schéma novateur, d'autant qu'il donnera une nouvelle dynamique au monde du travail et assurera l'entreprise algérienne d'une meilleure compétitivité. Empreinte donc d'enthousiasme, cette réunion qui aura lieu en fin de matinée au Hilton, sera sanctionnée assurément par d'importantes décisions à même de réduire le mécontentement général qui imprègne depuis longtemps la politique des salaires en Algérie. Une politique qui aura constitué un sérieux écueil à toutes les tentatives de révision au point de devenir un sérieux tabou, alors même que le prix du baril frôle la barre psychologique des 70 dollars. Une révision à la hausse qui a opposé, jusque récemment, le FLN et le RND par têtes de file interposées. Du moins c'est ce qu'aura laissé entendre la récente diatribe, sous couvert de débat politique, entre Belkhadem et Ouyahia. Parions que ce sera là une occasion infaillible pour forcer la main au gouvernement afin qu'il saute le pas et se hisse enfin au-delà de la fiction des salaires qui aura jusque-là été le lot des travailleurs algériens.