Les groupes de travail installés se pencheront sur la révision des conventions en vigueur, ainsi que sur la revalorisation des salaires dans le secteur privé, dans la continuité des décisions prises dans le cadre de la dernière tripartite. Le patron de la Centrale syndicale, Madjid Sidi-Saïd, accompagné de son staff, a animé une conférence de presse, hier, au siège de l'UGTA, à Alger. Une réunion qui a vu la présence de nombreux représentants du patronat algérien à l'instar de MM. Habib Yousfi, membre de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), Naït Abdelaziz de la CNPA, du président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merrakech. Dans un débat où tout a été rappelé et redit, l'actualité sociale n'a pas eu un grand impact puisque aucun mot n'a été prononcé sur les grèves qui ont touché et qui continuent de toucher plusieurs secteurs, notamment l'éducation et la santé. Cela dit, d'autres questions ont été soulevées, à l'instar des augmentations de salaires, la loi de finances complémentaire, l'investissement étranger ainsi que la crise née avec les récentes décisions des Etats-Unis et de la France de mettre l'Algérie sur la liste des pays à risques. À l'occasion, Sidi-Saïd fera savoir que des ateliers de travail seront installés et leur travail se poursuivra jusqu'au 1er mai, date choisie pour la signature de la nouvelle convention entre l'UGTA et le secteur privé et d'appliquer enfin les décisions de la tripartite de décembre 2009. Aussi, à l'ordre du jour de cette réunion, la révision des conventions de branches dans le secteur économique public et des conventions-cadres collectives du secteur privé. Une réunion que le secrétaire général de l'UGTA a qualifiée de résultante à la tripartite tenue avec le gouvernement en décembre 2009, et qui va dans la continuité, dans le but de soutenir les travailleurs algériens. “Après la tripartite de décembre 2009, qui a regroupé le ministère du Travail, les organisations patronales et l'UGTA, vient donc cette réunion entre le patronat et l'UGTA afin de discuter de la révision des conventions de branches et de la question de la revalorisation des salaires dans le secteur privé. Ce qui donne l'image d'un vrai débat social, et ceci ne peut être que de bon augure pour les travailleurs du secteur privé qui attendent de bénéficier des augmentations. Il faut savoir qu'il y a aujourd'hui 1 million de travailleurs déclarés dans le secteur privé”, dira-t-il. “La Fonction publique ne sera pas en reste avec le régime indemnitaire. Aujourd'hui, il y a un débat sain entre les différentes parties et les choses avancent dans tous les domaines : économique, social…”, ajoutera Sidi-Saïd. Ce dernier n'a pas manqué de réitérer sa position par rapport à l'importation des produits de consommation. “L'UGTA, comme le patronat, refusent cette politique d'import-import et nous faisons appel au gouvernement pour que cela cesse et sur cette question, nous avons le soutien des organisations patronales. C'est aussi une manière de rendre notre économie plus forte et autonome avec la promotion du produit national”, ajoutera-t-il, fustigeant au passage l'esprit “colonialiste” qui anime les gouvernements occidentaux dans leurs rapports avec l'Algérie. Par rapport aux questions salariales et au seuil, Sidi-Saïd dira que le seuil ne sera pas le même et cela dépendra d'une entreprise à une autre. “Le seuil dépendra de la santé financière de chaque entreprise”, indiquera-t-il. De leur côté, les représentants du patronat ont profité de cette occasion pour revenir aux résultats de la tripartite, jugés positifs, et qui comptent “améliorer davantage” la situation des travailleurs dans le secteur privé. “Je dirai qu'on s'est réuni aujourd'hui en qualité de groupe de travail afin de modifier certaines conventions et le patronat ne peut que s'associer à cette dynamique qui vise la stabilité du front social, le développement économique. Tout cela se fera dans un cadre cohérent. Le dialogue engagé par la tripartite indique que toutes les organisations patronales s'activent pour l'économie nationale. Nous sommes engagés à promouvoir une démarche apte à satisfaire nos besoins sans faire appel à nos ressources minières appelées à disparaître”, dira le président de la Cipa. Ce dernier n'a pas manqué d'évoquer la loi de finances complémentaire (LFC) qui a fait couler beaucoup d'encre, et dont la raison d'être, dira-t-il, est la sauvegarde de l'économie nationale. “Il faut dissocier la production nationale de l'import-import, une démarche qui s'est réorientée à travers la LFC”, a-t-il ajouté. De son côté, le président de la Cape dira : “Cette réunion est un élément important pour les partenaires sociaux qui entament une nouvelle démarche pour l'avenir de l'économie nationale, compte tenu des besoins. Le plus important, c'est de faire en sorte de consolider l'économie nationale.” Enfin, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) estime que “l'Algérie a des défis à relever et c'est dans cette optique que nous soutenons les démarches du gouvernement. Néanmoins, on déplore quelque part l'absence de concertation dans la prise de décisions”.