La dimension stratégique de la coopération économique Algérie-Turquie se renforce. Trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan (Turquie) ont été signés, samedi dernier, entre le groupe Sonatrach et la société turque Rönesans Holding (Renaissance).Un événement rehaussé par la présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, des ministres turcs de l'Industrie et des Transports, des directeurs exécutifs de la société turque Renaissance, partenaire de Sonatrach, ainsi que des représentants des parties signataires et de l'ambassade d'Algérie en Turquie. Une preuve de l'importance accordée au partenariat algéro-turc. Le premier contrat est lié à l'achèvement du projet dans toutes ses étapes, y compris les études d'ingénierie détaillées, l'approvisionnement, l'achèvement et la mise en service (Epcc). Le deuxième contrat concerne les travaux de maintenance périodique des appareils et des équipements. Le troisième contrat concerne les services de vente et de marketing de la production. Sonatrach fournira à cette usine 450 tonnes de gaz propane en vertu d'un contrat à long terme, en adoptant les prix en vigueur sur les marchés mondiaux. Le montant global de l'investissement s'élève à 1,7 milliard de dollars. Sonatrach détiendra 34% du capital. Des prémices pour d'autres contrats de partenariat énergétique. La Turquie et l'Algérie se préparent à de nouveaux projets de coopération dans les domaines de l'énergie et des mines, notamment l'exploitation et l'exploration pétrolières, le développement de l'industrie pétrochimique, la production et la distribution d'électricité, a indiqué le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, à l'issue de l'audience accordée à l'ambassadeur de Turquie en Algérie, Mahinur Özdemir Göktaþ. Lors de cette audience, il a été également question des préparatifs de la réunion de la Commission économique mixte Algérie-Turquie qui sera présidée par le ministre algérien de l'Energie. Une réunion prévue à Alger en novembre prochain, en attendant la tenue du sommet Algérie-Turquie prévu, en décembre prochain, à Istanbul. Un sommet auquel devrait prendre part le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, selon un tweet de Hakan Akbas du groupe Albright Stonebridge. La première visite officielle de Abdelmadjid Tebboune, à l'étranger, depuis sa convalescence. Une visite qui vient d'être précédée de l'agrément accordé par le gouvernement turc à la nomination de Sofiane Mimouni, en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès de la République de Turquie, en remplacement de Mourad Djabi. Selon la même source, les entretiens entre les deux chefs d'Etat porteront sur le développement des relations politiques et économiques entre les deux pays à même de les porter à un niveau de partenariat stratégique. Un «partenariat stratégique» mis en avant, à maintes reprises, par le président Tebboune. Une amitié renouvelée qui donne des sueurs froides à la France, qui ne cesse de multiplier les actes d'hostilité envers l'Algérie et ses partenaires. «L'Algérie entretient d'excellents rapports avec la Turquie. Elle a investi environ 5 milliards de dollars en Algérie sans conditions. Quiconque est agacé par cette relation devrait simplement investir dans notre pays», a simplement prévenu le président Tebboune. Cette visite de Tebboune en Turquie fera suite à celle effectuée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Algérie, en janvier 2020. Une visite à même d'augurer un changement de cap dans les relations de l'Algérie. Au plan économique, l'Algérie compte sur le soutien de la Turquie pour relancer le tissu industriel et le développement des infrastructures. Les liens entre l'Algérie et la Turquie sont de plus en plus étroits. Plusieurs différends qui opposaient les deux Etats disparaissent. Les relations cordiales entre l'Algérie et la Turquie représentent un nouveau paradigme géostratégique, en Méditerranée et en Afrique. Le passé partagé par les deux Etats, ainsi que l'alignement progressif des intérêts géostratégiques se manifestent, aujourd'hui, plus que jamais.