Par: Sai B. Le président de la République de Turquie Recep Tayyip Erdogan entamera une visite officielle de deux jours en Algérie ce dimanche dans la perspective, entre autres, de donner un nouvel essor aux relations économiques et commerciales entre les deux pays. Ainsi donc et après le Premier ministre italien Giuseppe Conte et les chefs de la diplomatie française, turque, égyptienne et italienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu ce dimanche à Alger pour deux jours. L'un des dossiers brûlant que les deux présidents auront à discuter est certainement le dossier libyen. D'ailleurs le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune s'est déjà entretenu à Berlin (Allemagne), avec son homologue turc, Recep Tayyib Erdogan en marge de la conférence internationale sur la Libye sur lequel l'Algérie n'a jamais changé sa " politique " . Le président Tebbboune avait formulé, le 7 janvier dernier, une invitation officielle au président turc, Recep Tayyip Erdogan afin d'échanger sur la situation sécuritaire en Libye. Ce dernier a répondu favorablement à l'invitation adressée par Tebboune, annonçant que sa visite en Algérie se fera dans les prochains jours. A rappeler également que le 7 janvier dernier et en recevant le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, l'entretien a porté sur le niveau des relations bilatérales, leur redynamisation sur de bonnes bases et l'élargissement de leurs perspectives à une coopération plus profonde dans le domaine économique, l'échange d'expériences et le transfert des technologies, a ajouté la même source. "Il a été question également de la situation en Libye à la lumière de l'escalade des actes de violence induits par les ingérences étrangères, qui entravent la recherche d'une solution politique, seul moyen de rétablir la sécurité, la paix et la stabilité à travers tout le territoire de la Libye". L'entretien avait porté sur " le niveau des relations bilatérales, leur redynamisation sur de bonnes bases et l'élargissement de leurs perspectives à une coopération plus profonde dans le domaine économique, l'échange d'expériences et le transfert des technologies". A la fin de l'entretien, les deux parties ont affirmé "leur volonté de redynamiser les mécanismes de coopération existants et de mettre en place de nouveaux mécanismes favorisant une concertation stratégique de haut niveau". Cette visite du président turc en Algérie, dimanche prochain, sera la deuxième après celle effectuée en février 2018.
Une coopération multisectorielle Sur le dossier libyen l'Algérie tient toujours au rejet de toute ingérence étrangères et la régularisation de la situation entre libyens d'une manière à ce que toutes les parties libyennes concernées soient réunies d'une manière inclusive. Sur ce dossier Alger vient d'organiser une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye à l'issue de laquelle il y a eu des décisions visant à contenir la crise et appelant principalement au "rejet de l'ingérence étrangère, à la nécessaire prohibition des armes et à l'interdiction de leur prolifération sur le territoire libyen", outre l'affirmation que la solution politique inter-libyenne constitue la seule solution à la crise. D'autre part, la venue du président de la Turquie en Algérie sera également une opportunité pour redynamiser les relations entre les deux pays. Il y a lieu de noter que pas plus tard que mercredi dernier, le président de la République, a reçu les lettres de créances de la nouvelle ambassadrice de la République de Turquie, Mme Mahinur Ozdemir. Celle dernière a mis en avant les relations "historiques et fraternelles" liant les deux pays,plaidant pour l'approfondissement de ces relations "stratégiques". Dans ce contexte, l'ambassadrice turque a souhaité que "la visite du président turc, Recep Tayyip Erdogan, prévue ce dimanche à Alger, contribue davantage au développement des relations". Et justement là, il est important de rappeler ces relations étroites existant entre l'Algérie et la Turquie liées par une "histoire et un patrimoine culturel communs" qu'on voudrait bien les voir se consolider à l'occasion de cette visite. On s'attendra donc à ce que cette visite du président de la Turquie puisse permettre d'œuvrer "à l'approfondissement de la coopération entre les deux pays dans les domaines politique, économique, culturel, touristique, énergétique et sécuritaire". Les relations économiques qui lient les deux pays dans les domaines du commerce, l'investissement, l'immobilier, le tourisme et l'eau, doivent aussi faire l'objet de suivi régulier afin de les développer davantage à l'avenir",. D'autre part, et pour tirer profit des potentialités des deux pays en matière de commerce et d'investissement, les deux parties sont appelées à "élaborer les accords nécessaires à cette démarche".
Sur le plan économique et commercial Sur le plan économique et commercial, il est utile de rappeler qu'au mois de juin dernier, une rencontre d'affaires algéro-turque a été organisée à l'hôtel Sofitel (Alger), par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), en collaboration avec l'Association des entreprises turques (AET). Cette rencontre d'affaires B2B, qui a réuni les professionnels des deux pays opérant dans le secteur du froid industriel, climatisation et réfrigération "ISKID", a constitué une occasion idoine pour, entre autres, examiner les opportunités de partenariats industriels et commerciaux entre les entreprises des deux pays dans les dites filières et de découvrir les nouveautés, ainsi que de nouer des partenariats gagnant-gagnant. Il est sûr que les opérateurs turcs trouveront en Algérie des avantages comparatifs très compétitifs, une abondance énergétique, une vitalité du marché intérieur avec plus de 40 millions de consommateurs, des infrastructures modernes. D'ailleurs, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est de l'ordre de 4.5 milliards de dollars. Selon la stratégie de coopération mise en place, l'Algérie et la Turquie estiment atteindre les 10 milliards de dollars dans les prochaines années. La Turquie exporte en Algérie des matériaux et des produits finis, comme les matériaux de construction, les équipements de voitures et le textile et quelques produits de pétrochimie. Par contre, l'Algérie exporte vers la Turquie, des hydrocarbures, notamment du gaz liquéfié. Enfin, il est important de rappeler que lors de sa dernière visite en Algérie en février 2018, le président Recep Tayyip Erdogan avait insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat entre les entreprises des deux pays et d'élargir le domaine de la coopération et le renforcement continu des relations entre les deux pays, liés par un Traité d'amitié et de coopération, signé en 2006.