Encore renversante, l'équipe de France s'est offert la Ligue des nations grâce à Kylian Mbappé, passeur et buteur, dimanche, à Milan contre la fraîche et emballante Espagne (2-1), de quoi chasser un peu plus les fantômes de l'Euro sur la route du Mondial. A 13 mois de la Coupe du monde au Qatar, pour laquelle ils sont presque qualifiés, les Champions du monde en titre ont garni un peu plus leur armoire à trophées, en prenant la succession du Portugal de Cristiano Ronaldo, sacré en 2019. Surtout, ils ont dompté une «Roja» tombeuse des champions d'Europe italiens, mercredi dernier, en demi-finale, en affichant une force de caractère à toute épreuve, à défaut d'une maîtrise totale. Après la renversante victoire 3-2 jeudi, contre la Belgique, 1ère nation au classement FIFA, les Bleus ont posé des briques pour l'avenir, malgré les ruines encore fumantes de l'Euro raté, cet été. La Ligue des nations n'a pas le prestige d'un grand tournoi, mais le plateau relevé de la phase finale confère au titre de dimanche, une saveur enivrante pour les Bleus, face à une des équipes les plus enthousiasmantes du moment, demi-finaliste du dernier Euro, au jeu léché comme celui de ses glorieux aînés, et sérieusement rajeunie sous l'impulsion de Luis Enrique. En 1ère période, le choc tant attendu a débouché sur un sommet... d'ennui, sans occasion de but, ni même de véritable action susceptible d'emballer les 31 500 spectateurs recensés à San Siro, dont les plus bruyants et démonstratifs étaient ceux venus acclamer la «Roja». Les «Olé, olé» tombés des gradins espagnols ont accompagné le jeu de passes de leurs favoris, mais Llorris a peu tremblé. Les seuls frissons dans le camp français sont venus d'un coude utilisé dans sa surface par Koundé, mais le recours à la VAR n'a pas entraîné de sanction. Malgré cela, la défense tricolore ne transpirait pas la sérénité. Ferran Torres, auteur d'un doublé, mercredi dernier, a donné le tournis à l'arrière-garde des Français. Privés de ballons, les attaquants français ont eux, longtemps, regardé les débats se dérouler sans eux, jusqu'à ce que la rencontre s'emballe subitement après l'heure de jeu. Aurélien Tchouaméni, titularisé en l'absence de Rabiot (positif à la Covid-19), a amorcé une offensive depuis le camp français en s'appuyant sur Pogba, Kylian Mbappé et Karim Benzema qui ont combiné jusqu'à Theo Hernandez dont la reprise a fait vibrer la barre transversale espagnole (64'). Dans la foulée, la «Roja» s'est ruée sur le but de Lloris. Busquets a envoyé en profondeur Mikel Oyarzabal qui, au duel, s'est joué d'Upamecano (64', 0-1). Les Bleus auraient pu être sonnés, mais Benzema leur a redonné le sourire d'une frappe enroulée sublime sur un service de Mbappé (66', 1-1). Comme contre la Belgique, où les Français étaient menés 2-0 à la mi-temps, la révolte et la réduction du score sont venus du Madrilène, désormais crédité de 6 buts depuis son retour surprise en juin. Et comme face aux Diables rouges, le 2e but a été signé Mbappé. Il a bénéficié d'une passe de Theo Hernandez pour tromper Unai Simon d'un crochet avant de faire trembler les filets (80', 2-1). Son but a été accordé par la VAR mais «le hors-jeu est clair, (...) c'est difficile à comprendre pour moi», a pesté César Azpilicueta, à l'unisson des autres joueurs espagnols. Les Français ont ensuite tremblé sur leurs bases, mais Lloris s'est transformé en mur infranchissable avec 2 arrêts déterminants (88', 90'+4). Comme un Champion du monde!