Le Haut conseil islamique organisera le 31 janvier prochain une journée d'étude sur «La réalité et les perspectives de l'éducation islamique dans l'école algérienne» et ce, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses. Même si le programme n'a pas été dévoilé, il est clair que la révision des manuels scolaires sur l'éducation islamique sera au centre des débats. L'on note à ce sujet que les deux principales instances religieuses du pays ne se sont pas prononcées officiellement sur la question, mais tout porte à croire qu'elles partagent la même opinion, pour ne pas dire le même refus quant à la suppression du mot «djihad» des précédentes éditions. Pour preuve, le secrétaire central du ministère des Affaires religieuses nous a déclaré, lors d'un précédent entretien, que «la révision en question est une erreur monumentale». Le communiqué publié par le HCI depuis la tenue de sa treizième session ordinaire appuie implicitement cette approche en «appelant à se mobiliser pour affronter la mondialisation qui planifie pour imposer ses méthodes dans l'éducation islamique dans les pays musulmans». S'agit-il d'une alliance tacite ou d'une simple coïncidence? Tout compte fait, la rencontre du 31 janvier risque de porter des éclaircissements à cette question. A cet effet, le HCI pourrait s'aligner sur la position du ministre de l'Education, M.Benbouzid, en approuvant la révision du livre scolaire réintégrant ainsi la ligne tolérante du défunt Abdelmadjid Meziane. La deuxième thèse, exprimée par plusieurs observateurs avérés, laisse présager qu'il opterait pour une approche plutôt «islamo-conservatrice» qui discrédite la décision. Les spécialistes argumentent cette hypothèse par les changements ayant caractérisé cette instance religieuse depuis le décès de Abdelmadjid Meziane. On signalera à ce sujet l'éclipse du HCI de la scène nationale. Aujourd'hui on est loin des prises de positions courageuses qui défendaient haut et fort les droits de la femme et qui ont instauré une fetwa autorisant l'avortement pour les femmes violées par les terroristes ; on évoque aussi le retour des cadres écartés par l'ancien président du HCI pour leur orientation «islamisante» ou trop conservatrice dans l'enceinte de Ben Aknoun. Les relations entre le HCI et le ministère des Affaires religieuses semblent actuellement au beau fixe après deux ans de rapports froids à l'époque de Abdelmadjid Meziane. En effet, la tutelle voyait d'un mauvais oeil, les positions ouvertes du défunt. Mais au-delà de cette donne, elle contestait l'existence d'une instance religieuse parallèle sur laquelle elle n'avait pas la mainmise. Il faut dire que le projet relatif à la création d'une maison des fetwas initié par le ministère des Affaires religieuses, s'inscrit dans cette même ligne qui veut que les institutions religieuses soient contrôlées par la tutelle. Mais dans un autre contexte, il vient en contradiction avec la déclaration récente du ministre des Affaires religieuses, Ghallamallah qui a expliqué que «l'Algérie devra unifier ses références religieuses».