L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a affirmé lundi que la lutte pour la paix dans ce pays ravagé par la guerre était «ardue», appelant les parties en conflit au «dialogue» pour «briser le cycle de la violence». Ses déclarations interviennent alors que les combats entre les troupes pro gouvernementales, soutenues par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, et les rebelles Houthis, proches de l'Iran, se sont intensifiés ces dernières semaines autour de la ville stratégique de Marib, dernier bastion loyaliste dans le nord du Yémen. Le diplomate suédois s'est rendu lundi à Taëz (sud-ouest), ville sous contrôle gouvernemental mais assiégée depuis 2015 par les Houthis. Il y a rencontré le gouverneur, ainsi que des représentants des partis politiques et de la société civile dans cette ville, la troisième du pays, qui compte environ 600.000 habitants.»Oeuvrer pour la paix au Yémen est une lutte ardue», a dit M. Grundberg lors d'une déclaration à la presse. «Nous ne devons jamais oublier qu'il existe toujours un moyen pour briser le cycle de la violence. Il y a toujours des occasions pour un dialogue pacifique.» Selon l'émissaire onusien, les difficultés auxquelles font face les Yéménites «sont concentrées à Taëz», maintes fois bombardée par les rebelles. Il a déploré les conditions de vie des habitants de la ville, affirmant qu'ils «font face à de sévères restrictions sur leur liberté de mouvement».»Ils sont affectés par la dégradation de la situation économique et les pénuries de services de base, dont l'eau et l'électricité, outre l'insécurité.» Parallèlement, l'émissaire américain Tim Lenderking a fait sa première visite au Yémen avec un déplacement à Aden, deuxième ville du pays et siège du gouvernement, dont il a rencontré les dirigeants. Il a plaidé que le moment était «venu pour tous les Yéménites de se rassembler afin de mettre fin à cette guerre et mettre en oeuvre des réformes courageuses pour relancer l'économie», a rapporté le département d'Etat américain dans un communiqué. Il a appelé toutes les factions du gouvernement yéménite à éviter les «divisions» qui ne font que les «affaiblir» face aux Houthis. Plus tôt dans la journée, la coalition dirigée par Riyadh avait indiqué avoir tué 115 rebelles Houthis et détruit 19 véhicules militaires ces dernières 24 heures dans de nouveaux raids autour de Marib, chef-lieu de la province riche en pétrole du même nom. Les raids aériens ont visé les localités de Sirwah (à l'ouest de la ville) et al-Jawf (au nord), a indiqué la coalition dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle saoudienne SPA. La coalition, qui appuie le gouvernement yéménite depuis 2015, indique presque quotidiennement depuis près d'un mois infliger d'importantes pertes aux rebelles, mais ces derniers affirment tout de même avancer vers Marib. Les bilans de la coalition ne peuvent pas être vérifiés de source indépendante et les Houthis ne communiquent que très rarement sur leurs pertes. Depuis le déclenchement en 2014 de la guerre, les Houthis ont progressivement pris le contrôle d'une large partie du nord du Yémen, à l'exception de Marib. La perte de cette province stratégique serait un désastre pour le gouvernement et son allié saoudien. En sept ans, la guerre a plongé le Yémen dans l'un des pires drames humanitaires au monde selon l'ONU, avec plus des deux tiers de la population dépendant de l'aide internationale. Des dizaines de milliers de personnes, la plupart des civils, ont été tuées et des millions déplacées selon des organisations internationales.