Dans une allocution lors des travaux de la Conférence internationale de Paris pour la Libye, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a fermement condamné la poursuite des ingérences étrangères, toutes formes confondues, dans les affaires internes de ce pays frère. Il en est de même de l'implication de certaines parties étrangères dans la violation de l'embargo sur les armes, en dépit de leur engagement aux conclusions des deux conférences de Berlin et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. «L'Algérie renouvelle son appel à toutes les parties étrangères de respecter la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de décision de la Libye», a dit Lamamra, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «La solution permanente, inclusive et définitive à la crise libyenne, telle que soulignée à maintes reprises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne saurait venir qu'à la faveur d'un processus consacrant le principe de l'appropriation nationale, un processus permettant aux frères libyens de s'acquitter d'un rôle éminent de leadership», a souligné le chef de la diplomatie algérienne. Rappelant l'approche des élections générales en Libye, prévues le 24 décembre prochain, Ramtane Lamamra a insisté sur l'impératif respect de cette échéance libyo-libyenne par excellence. Un rendez-vous devant consacrer la volonté et la souveraineté du peuple libyen, toute obédience confondue, et avec ses différentes composantes dans le choix de ses dirigeants et la construction de l'avenir de son pays sans pression ni dictat aucun. «C'est lors de ces élections que les Libyens pourront élire les dirigeants qu'ils souhaitent voir présider à la destinée de la nation» a-t-il souligné tout en rappelant que «l'Algérie se tient prête à accompagner ce processus». Dans cet ordre d'idées, le chef de la diplomatie a relevé les efforts incessants de l'Algérie à la tête du groupe des pays voisins de la Libye et en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, pour permettre aux frères libyens de concrétiser les objectifs de cette phase importante au mieux des intérêts de sauvegarde de la sécurité et de la stabilité de la Libye, ainsi que des pays voisins, d'ailleurs directement impactés par les développements dans ce pays. Dans la foulée, Ramtae Lamamra a réitéré l'appel de l'Algérie «pour le retrait des mercenaires, des combattants étrangers et des forces étrangères de manière progressive et synchronisée prenant en ligne de compte les besoins et les craintes de la Libye». Dans son intervention, le chef de la diplomatie a insisté sur l'importance de traiter les défis relatifs à l'unification des institutions militaires et financières en Libye. Dans ce cadre, a-t-il ajouté, «l'Algérie demeure disposé à contribuer, de concert avec l'Union Africaine, à la réussite de la réconciliation nationale libyenne, l'objectif étant de dégager un consensus permettant à la Libye de consolider son front interne et de retrouver sa place naturelle sur la scène internationale». Pour se faire, l'Algérie appelle à une conjugaison des efforts de la communauté internationale pour permettre à la Libye de dépasser, à l'aide de ses enfants, les difficultés actuelles, a soutenu Ramtane Lamamra qui a fait part de la disposition de l'Algérie à plaider, dans tous les fora internationaux, en faveur de l'unité et de la souveraineté de la Libye.