Ils étaient très nombreux à venir rendre un dernier hommage à la légende de la boxe algérienne, hier, à Tizi Ouzou. Arrivée à Alger, mercredi dernier, la dépouille mortelle de Loucif Hamani a été exposée, hier, au stade du 1er-Novembre pour permettre aux gens de venir se recueillir et présenter leurs condoléances à la famille. Il a été par la suite enterré dans son village à Aït Yahia sur les hautes montagnes du Djurdjura auprès de ses parents et grands- parents. Le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, qui était sur les lieux au niveau de la salle omnisports du stade du 1er-Novembre a présenté ses condoléances comme représentant de l'Etat. Elles étaient aussi très nombreuses ces personnalités du monde sportif et culturel, venues rendre un dernier hommage à la légende de la boxe algérienne. De grands artistes, des personnes anonymes, ainsi que des grands noms du sport et surtout les anciens de la JSK venus en masse à Tizi Ouzou témoigner de leur douleur face à la perte de leur camarade. Après cette cérémonie très émouvante et surtout une vie pleine de noblesse, Loucif repose désormais aux côtés des siens sur les hauteurs du Djurdjura. La dépouille mortelle du défunt a été accueillie à son arrivée à l'aéroport d'Alger Houari-Boumediene, par le Conseiller du président de la République, Abdelhafid Allahoum, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezak Sebgag, le président du Comité olympique et sportif algérien, Abderrahmane Hammad, ainsi que des membres de la famille du défunt. Loucif est né en 1950 dans le village Igoufaf, très belle localité située dans la commune d'Ait Yahia, sur les hauteurs du Djurdjura et au sud-est de Tizi Ouzou. Jeune, il part en France pour travailler. Soutenu par sa famille qui a déjà émigré avec le père qui a travaillé comme ouvrier d'usine en région parisienne, Loucif débutera sa carrière dans la boxe après une courte scolarité. Dès ses débuts, il s'est avéré très redoutable sur le ring avec déjà des exploits qui donnaient un avant-goût d'une carrière qui le portera aux sommets de ce sport. Il n'avait que 26 ans, lorsqu'il est déjà sacré champion d'Afrique des poids super welters ABU en battant le boxeur ivoirien, Sea Robinson. Un titre qu'il conservera, l'année suivante, face à Simon Bereck Rifoey. Trois années plus tard, en 1980, il perd son combat contre l'Américain, Marvin Hagler, pour le titre de Champion du monde, en perdant sur K.-O., au second round. Le combat a eu lieu dans des conditions incommodantes avec un inattendu changement des arbitres et du lieu de la rencontre à la dernière minute. Le boxeur algérien dira dans ses prochaines déclarations, que ce jour-là et avant ce combat, il avait reçu des menaces incombant également la responsabilité de sa défaite aux changements effectués et qui, selon lui, visaient à le déstabiliser. «On ne voulait pas qu'un Algérien gagne ce titre», avait-t-il dit. Hamani mit fin à sa carrière professionnelle en 1985, après 27 combats dont 24 gagnés et 3 perdus et un palmarès de 7 fois champion d'Algérie, Champion maghrébin, médaillé d'or aux Jeux africains et aux Jeux méditerranéens et 2 fois champion d'Afrique, et continua à représenter l'Algérie en tant que diplomate à Paris, Tunis et N'Djamena, entres autres. Aujourd'hui, la boxe algérienne a enfanté d'autres boxeurs mais la légende Hamani restera éternelle pour plusieurs raisons.