Finalement, les résultats ont été rendus publics, hier, à la mi-journée, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Contre toute attente, le Front des forces socialiste (FFS) n'a obtenu que 15 sièges à l'Assemblée populaire de wilaya, signant ainsi un résultat mi-figue, mi-raisin. Dérisoire pour une équipe qui a, en majorité, été aux commandes durant le mandat précédent, d'autant qu'une alliance entre les autres peut facilement l'écarter de la tête de cette Assemblée. En fait, les véritables gagnants de cette élection sont les indépendants. En première position de ces listes, sans chapelle partisane, on retrouve la liste «Assirem», dont la majorité des candidats sont des dissidents du Rassemblement pour la culture et la démocratie, avec 9 sièges talonnée directement par une autre liste indépendante «Thagmats», mise sur pied lors des précédentes élections, par le député actuel Ouahab Aït Menguellet avec 7 sièges et la liste «Thighri Bugdud» avec le même nombre de sièges. Le Front de Libération nationale s'est contenté de 5 sièges et le Rassemblement national démocratique de 4 sièges. À l'évidence, le FFS peut contracter des alliances et peut aisément garder la présidence de l'APW, mais les négociations seront rudes. Ce dernier risque de perdre les commissions les plus importantes au prochain mandat. Au niveau des APC, les résultats ne sont pas meilleurs pour ce parti, pourtant favori. En perdant les plus importants centres urbains comme le chef-lieu où il n'a eu que trois sièges et la commune de Draâ Ben Khedda, dont les sièges ont été remportés, avec une majorité absolue, par un indépendant, le FFS se retrouve avec une marge de manoeuvre réduite. Aussi, il apparaît, au grand jour, que l'élection de samedi a été en faveur des indépendants, qui peuvent ainsi prendre les commandes de l'APW et de plusieurs communes. Ces derniers réalisent des résultats jamais connus dans la wilaya de Tizi Ouzou, dominée traditionnellement par le FFS et le RCD. Une victoire des indépendants qui ne souffre d'aucune contestation. Les électeurs ont largement penché vers ces nouveaux visages même si certains «dégagent toujours l'odeur de leur parti». Enfin, il convient aussi de noter que les listes sorties gagnantes, cette fois, sont quasiment constituées de jeunes universitaires qui n'ont pas une grande expérience politique. Des jeunes qui, même sans cette expérience, possèdent tous les atouts pour apporter un souffle nouveau à la gestion locale. Des universitaires pétris de qualités qui seront mises à profit pour enclencher, sur de nouvelles bases, une dynamique nouvelle à la machine économique locale.