Dans la nuit de dimanche à lundi, près du village Intahaka relevant du district de Gao, sept membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), ex-rébellion dans le nord du Mali, ont été assassinés par « des hommes armés », selon un communiqué de l'organisation qui a fait part de sa « tristesse et (de sa) consternation ». Parmi les victimes, un officier, Ehya Ag Mossa, chef militaire de la zone de Doro (nord) a été tué avec six des ses éléments, a précisé Mohamed El Maouloud Ramadane, un porte-parole de la CMA, une alliance regroupant la plupart des anciens groupes armés indépendantistes touaregs et partie prenante de l'Accord de paix signé avec le gouvernement malien, dans le cadre du processus d'Alger en 2015. La CMA a dit «condamner avec la plus grande fermeté cet énième assassinat aussi lâche que barbare» et «assure le peuple de l'Azawad que toutes les dispositions seront prises pour traquer, retrouver les auteurs de ce crime odieux en vue de les mettre à la disposition de la justice». Elle «demande une meilleure collaboration de tous les partenaires présents dans cette zone pour lui fournir les informations susceptibles de faire toute la lumière sur cet acte horrible». En avril dernier, c'est l'un des principaux chefs de groupes rebelles, Sidi Brahim Ould Sidati, signataire parmi d'autres, au nom de la CMA, de l'Accord de paix précité, au titre de la Plate-forme , qui a été assassiné. On ne sait pas à ce jour qui ont été les auteurs de cet attentat mais il semble que le contexte sécuritaire, particulièrement exacerbé, contribue à ce genre d'exaction dont la finalité est de maintenir le Mali dans un étau de terrorisme et de sous-développement permanent. Les groupes terroristes qui sévissent dans le pays, notamment dans la région dite des Trois-Frontières, incluant, outre le Mali, le Burkina et le Niger voisins, ont tout intérêt, en effet, à saborder les efforts de sortie de crise entrepris par le gouvernement malien avec l'adhésion et le soutien de la CMA, déterminés tous deux à poursuivre la mise en œuvre des termes de l'Accord de paix issu du processus d'Alger. Outre l'Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et Aqmi ( Al Qaïda au Maghreb), il y a la prolifération de toutes sortes de trafics ( armes, drogue, migrants etc) qui s'ajoute à un prétendu « jihadisme » dont on observe que, dans le Sahel comme en d'autres régions d'Afrique et du Moyen-Orient, ses adeptes ont pour mission d'assassiner, d'exploiter et de terroriser des populations civiles musulmanes, permettant aux agences des pays occidentaux d'attribuer à l'islam la responsabilité de ces dérives barbares que l'OCI et la Ligue arabe n'ont jamais cessé de dénoncer avec force. En ciblant la CMA, l'objectif est clair qui vise à torpiller les efforts du Mali d'en finir avec l'instabilité et les rets du terrorisme pour mieux entreprendre la maîtrise des ressources du pays et son développement.