L'objectif de la délégation américaine, venue dans le cadre de la coopération parlementaire, est de mettre sous la loupe cet objet de discorde qu'est une élection. Une délégation de députés et de sénateurs américains, séjournant en Algérie depuis quelques jours, s'intéresse au déroulement des élections en Algérie. Arrivée à Alger il y a une semaine, cette délégation a notamment pris beaucoup de notes concernant le déroulement des élections en Algérie, remontant le processus du décompte des urnes et se rendant même au siège d'une permanence du FLN. Il y a deux jours, c'était au tour de la permanence parlementaire du député Chaker, appartenant au FLN, de recevoir la visite impromptue des sénateurs américains. Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre des échanges entre l'Algérie et les USA, a permis aux parlementaires de s'enquérir des conditions dans lesquelles se déroulent les élections en Algérie. Car, depuis leur arrivée à Alger, les parlementaires américains n'avaient pas tari d'éloges sur la législation algérienne, précisant, cependant, que ce sont les élections, et, surtout, leur déroulement, qui posent à chaque fois un problème de légitimité. Cette délégation américaine composée de quatre chefs de file législatifs ainsi que du personnel parlementaire venant de l'Illinois, du Minnesota, de l'Etat de Washington et du Wyoming, est arrivée a Alger le 25 mai, et devait aborder, avec une trentaine de parlementaires algériens des deux Chambres, un ordre du jour précis: la manière dont les législateurs peuvent communiquer efficacement avec leurs électeurs et être à leur écoute, la stratégie avec laquelle les législateurs travaillent avec les groupes d'intérêt public et les médias et, enfin, comment répondre aux exigences des électeurs. Les ateliers ont été organisés au Parlement du 27 au 30 mai. Ces ateliers, «avaient été une partie du programme continu entre la Conférence nationale des législatures des Etats et le Parlement algérien, programme qui vise l'amélioration des capacités législatives en Algérie et dans l'ensemble du Maghreb». A noter, en outre, que ce programme a été «la dixième activité de coopération entre les deux institutions depuis 2004, et que l'initiative est parrainée par les promoteurs du partenariat pour le Moyen-Orient du département d'Etat des Etats-Unis». Le chef de file de la délégation américaine et président de la Conférence nationale des législatures des Etats a déclaré, il y a quelques jours au sujet de cette rencontre: «J'attends avec plaisir l'opportunité de nouer des liens plus étroits entre les Etats-Unis et l'Algérie, mais plus encore de me pencher sur l'un des aspects les plus importants de la démocratie: la responsabilité et la réceptivité d'un gouvernement vis-à-vis de ses citoyens». Les Etats-Unis s'attaquent au fond du «problème» des pays arabes et musulmans en jetant un regard intéressé sur la législation des «pays amis». Une délégation américaine représentant l'Initiative pour le partenariat pour le Moyen-Orient (Mepi) était à Alger du 10 au 15 février dernier, pour évaluer les projets en cours de réalisation dans le cadre de ce programme. Il s'agissait en fait de trois hauts cadres du Mepi auprès du département. La délégation américaine a travaillé de concert autant avec les autorités algériennes qu'avec les représentants de la société civile. Avec les multiples exercices et échanges militaires qui se font de plus en plus accrus, il semble clair que nous nous trouvons en face de deux objectifs, l'un politique, l'autre militaire, qui peuvent paraître distincts l'un de l'autre, mais qui, en fait, ne font qu'un. L'impératif politique est motivé par un souci essentiellement sécuritaire, et donc, militaire. Pour Washington, le terrorisme n'est pas réductible si l'on s'attaque uniquement à ses effets que sont les groupes djihadistes transnationaux, de type Al Qaîda. Cela est à mettre à côté de deux mini-guerres, ni complètement ratées ni complètement réussies, en Afghanistan et en Irak. Cet indomptable Machrek pousse Washington à «regagner» le Maghreb, où les choses paraissent infiniment plus simples. Le projet du Grand Moyen-Orient ne concernait pas au départ l'Algérie.