Recalé! Revenez l'année prochaine. Ce n'est pas la réponse d'un examinateur à un candidat au permis de conduire. Mais telle semble être la réponse du ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, concernant l'industrie automobile en Algérie. Un dossier qui a, ces dernières années, donné du fil à retordre à plusieurs ministres. Retour au point de départ. Une nouvelle stratégie. Une nouvelle commission. Un nouveau cahier des charges. Alors que tous les regards sont tournés vers l'importation automobile, remise au goût du jour, le ministre de l'Industrie annonce une nouvelle stratégie pour l'industrie automobile. S'exprimant en marge de l'ouverture d'une journée d'études organisée par l'Institut algérien de normalisation (Ianor), à l'occasion de la Journée nationale de la normalisation, le ministre de l'Industrie a révélé qu'une nouvelle stratégie concernant l'industrie automobile devra être mise en place prochainement. «La stratégie de la construction automobile nationale ainsi que le nouveau cahier des charges relatif à cette activité seront bientôt révélés» a-t-il indiqué. Le même responsable a précisé que «cette stratégie sera claire et basée sur une industrie véritable et effective, et ce, pour parvenir à sortir de cercle de l'importation». Est-ce à dire que le dossier de l'importation des véhicules est remis aux calendes algériennes? Tout porte à le croire, en dépit du fait que la décision d'autoriser l'importation des véhicules neufs a été prise au mois de mai dernier, à l'issue d'un Conseil des ministres sanctionné par l'annulation pure et simple du régime préférentiel relatif à l'importation des kits SKD/CKD, destinés au montage automobile. Á cet égard, le ministre de l'Industrie a révélé qu'une commission devant prendre en charge la préparation de cette «stratégie» vient d'être créée. À chaque ministre, sa stratégie. Certes, sans stratégie industrielle, le rêve d'une industrie automobile algérienne risque de tourner court. Cette stratégie, selon les propos du premier responsable du secteur, sera basée sur une industrie automobile effective. Cette nouvelle commission (encore une autre) annoncera, prochainement, la stratégie de l'industrie automobile et le cahier les charges spécifique pour chaque filière, a indiqué le ministre. Le chemin est encore long et même semé d'embûches pour ne pas dire de ralentisseurs, histoire d'éviter d'utiliser l'ancienne expression de «dos d'âne». La charrue avant les boeufs. D'autant que le premier responsable du secteur a également indiqué que cette opération devra être lancée durant le premier ou le deuxième trimestre de l'année prochaine, et ce, conformément au cahier des charges et la compatibilité des opérateurs avec ses clauses. Et dire que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné, au début du mois en cours, lors d'un Conseil des ministres, la révision «immédiate» du cahier des charges fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés. En outre, le chef de l'Etat a rappelé, dans ce sens, que la loi n'interdisait pas l'importation individuelle des voitures. Suite à quoi, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a indiqué que l'octroi de crédits aux concessionnaires pour importer des voitures, sera immédiat, dès la publication du nouveau cahier des charges fin janvier prochain. Un cahiers de charges en phase de finalisation au niveau de la commission chargée de revoir les conditions d'importation de voitures. Apparemment, la joie suscitée par cette annonce n'aura duré que le temps de l'émotion. Avec les retards pris dans le traitement des demandes d'agrément pour les concessionnaires, c'est une autre année blanche qui s'achève. Pour les observateurs avertis, la gestion empruntée dans ce cadre reste soumise à une série d'aléas et d'événements inattendus. La voiture passionne, mais les Algériens pourront toujours s'assoir au volant des nouveaux modèles, lors du prochain Salon de l'automobile. Il pourront toujours tester l'aspect moelleux des sièges et lorgner, avec envie l'aiguille du compte-tours bloquée à zéro, sachant qu'il faudrait un miracle pour leur faire mettre la main au porte-monnaie.