Les «23» restent droits dans leurs bottes. Les 13 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés, dont la Russie, ont décidé de poursuivre la stratégie d'augmentation de leur production, décidée en juillet 2021.Le verdict de la 24ème réunion ministérielle des pays de l'Opep et des pays non Opep qui s'est tenue, hier, par visioconférence est tombé. L'Opep+ a décidé de continuer à approvisionner le marché, avec une quantité supplémentaire estimée à 400000 barils par jour, pour le mois de janvier 2022. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a, cependant, réussi à maintenir le suspense. «Tant que nous ne nous sommes pas réunis, il serait hasardeux de s'avancer sur l'issue de nos discussions. Nous pourrions prendre la décision d'augmenter en janvier prochain notre production de 400.000 barils/jour, de maintenir le niveau actuel inchangé ou de procéder à une baisse de notre offre globale», avait déclaré le successeur de Abdelmadjid Attar dans un entretien à l'APS. Qu'est-ce qui a finalement motivé la décision des «23»? L'impact limité du nouveau variant de Covid-19, Omicron, sur la demande mondiale et par ricochet sur les prix a vraisemblablement été déterminant. Les experts confirment. «Il y a un consensus de plus en plus large chez les experts scientifiques: l'immunité est de plus en plus répandue, que ce soit à travers les vaccinations ou les contaminations, et cela va considérablement limiter l'effet du virus dans les prochains mois», relève Tamas Varga, analyste chez PVM. Les analystes de l'Opep ont affirmé, pour leur part, aux 13 pays membres et à leurs 10 partenaires lors d'une réunion technique lundi que les conséquences d'Omicron sur la demande seraient modérées. «Omicron se propage rapidement, mais les données disponibles suggèrent qu'il est relativement bénin pour les personnes vaccinées ou ayant déjà été infectées», constatent les responsables de la stratégie d'UBS Wealth Management dans leur note du jour (4janvier, Ndlr), ajoutant s'attendre à ce que les marchés regardent au-delà de la crainte du virus pour se concentrer sur la solidité des fondamentaux économiques. «Dans un rapport de marché publié avant la réunion de mardi, l'Opep+ estime que l'effet sur la demande de Brut du variant Omicron sera modéré et limité dans le temps», ont indiqué, de leur côté, les analystes de Trifecta Consultants. «Ces efforts constants pour garder le marché du brut dans le vert avant la réunion de l'Opep, et l'annonce d'une hausse de la production, a eu l'effet désiré», ont-ils souligné. Les prix ont, en effet, significativement progressé. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien affichait 79,75 dollars, hier à 14h20, enregistrant ainsi un gain de 77 cents par rapport à la séance de la veille. La barre symbolique des 80 dollars est désormais toute proche. Va-t-il la «casser»? cela semble inéluctable. Il faut rappeler que le sommet mensuel de l'Opep+ a été précédé par la réunion du Comité technique conjoint (JTC) de la Déclaration de coopération (DoC) signée par les membres de l'Opep et non Opep (Opep+), qui a tenu lundi sa 58e réunion, par vidéoconférence, pour examiner les conditions du marché mondial du pétrole, a indiqué l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le secrétaire général de l'Opep, Mohammad Sanusi Barkindo a souligné à cette occasion la nécessité de rester très agile et adaptable à la situation du marché pétrolier en constante évolution. «En effet, cela a été la manière opérée par les pays signataires de la DoC pour faire face à la dynamique volatile du marché du pétrole tout au long de la pandémie», a souligné, le SG sortant de l'Opep qui a également indiqué que «l'approche flexible» de la DoC a contribué à donner un sentiment supplémentaire de stabilité, de réassurance et de continuité au marché et aux investisseurs malgré les incertitudes persistantes. L'Opep a nommé le Koweïtien Haïtham Al-Ghaïs pour lui succéder en août prochain, pour une durée de 3 ans.