Une nouvelle mesure protectionniste. Protéger la production nationale, la développer pour réduire la facture de l'importation semblent être les maîtres mots du gouvernement. Après avoir été étoffée, la liste des produits importés, soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (Daps), vient d'être rallongé. Un droit additionnel qui vient s'ajouter à la taxe douanière et à la TVA. L'information a été divulguée, jeudi, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig. la nouvelle liste inclura, désormais, 2.608 produits, ou ce qu'on appelle la clause tarifaire douanière, au lieu des 992 produits actuels. Pour rappel, une liste préliminaire a été établie pour la soumettre à cette taxe, une liste qui englobe 1.095 produits ou «positions tarifaires douanières», et ce, en vertu de l'arrêté, ministériel du 26 janvier 2019, mais en vertu d'un autre arrêté ministériel du 8 avril 2019, la liste préliminaire a été modifiée et comptait 992 positions tarifaires douanières. Selon le ministre du Commerce, «des procédures non douanières sont en cours d'élaboration pour protéger le produit national», en coordination avec le ministère de l'Industrie, après la fin des délais du DAPS révélant que «la liste actualisée est actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement (SGG) afin d'être publiée au Journal officiel dans les prochains jours». À ce propos, Kamel Rezig a précisé que cette liste concernait «les biens et les marchandises importés de pays qui n'ont pas de convention commerciale préférentielle» avec l'Algérie. «En plus de 141 clauses tarifaires douanières concernant des biens ou marchandises importés de pays avec lesquels l'Algérie a des conventions commerciales, préférentielles dont l'Union européenne (UE), la Zone de libre-échange arabe et la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)», a ajouté Kamel Rezig. Une mesure prise selon le ministre du Commerce, visant à protéger et faire la promotion des produits algériens, mais aussi à relancer l'industrie nationale. Pour ce faire, une initiative a été lancée par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations visant la création d'un fichier national comportant tous les produits en vue de les faire connaître auprès des opérateurs économiques dont les exportateurs et les importateurs, d'une part et d'oeuvrer à la mise en place des mécanismes nécessaires pour les protéger de la concurrence étrangère d'autre part, a fait savoir le ministre. Le fichier, qui compte 11.000 opérateurs économiques et près de 400.000 produits, est accessible sur le portail électronique consacré à cet effet et mis à la disposition de la diplomatie économique de l'Algérie, dans l'objectif de faire connaître le produit national, sa qualité et sa concurrence au niveau des marchés extérieurs, a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministre a relevé l'existence d'un atelier regroupant ses services ministériels et le ministère de l'Industrie, ayant pour objectif de trouver des procédures non douanières pour protéger le produit national contre l'expiration du délai de la taxe supplémentaire provisoire Préventive, qui reste, selon lui, «provisoire». Des mesures qui risquent de susciter, davantage, le mécontentement de l'Union européenne, en raison de leur impact négatif sur les opérateurs économiques européens. Dans un rapport sur l'état des relations Union européenne- Algérie, dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV) renouvelée pour la période allant d'avril 2018 à août 2020, la Commission européenne indiquait que ´´l'UE est affectée par les mesures restrictives aux échanges, introduites par le gouvernement algérien qui sont en contradiction avec l'Accord d'association´´. Selon le rapport, ´´au cours de la période 2015-2019, l'exportation, par les 27 pays membres de l'UE (EU27), des produits affectés par ces mesures, a chuté de plus de 50%, de 2,722 milliards d'euros en 2015 à 1,348 milliard d'euros en 2019´´. Un déficit qui risque de s'accentuer davantage, d'autant que l'Algérie vient de lever les contraintes à l'importation des produits arabes dans le cadre de la Grande zone de libre-échange arabe (Gzale).