Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a reçu dimanche l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, au siège de la Présidence à Chahid El-Hafed (Rabouni). Le président sahraoui a réaffirmé, lors des entretiens avec l'envoyé onusien, la position du Front Polisario en faveur d'une solution juste et équitable, pour garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination et à la pleine indépendance, comme inscrit dans les résolutions et accords onusiens et africains signés par les deux parties (Front Polisario et Maroc) en 1991, en vertu desquels la Mission onusienne (Minurso) a été créée pour superviser l'organisation du référendum. A son arrivée au siège de la présidence sahraouie, Staffan de Mistura a eu droit à un accueil officiel. De son côté, le représentant du Front Polisario aux Nations unies et Coordonnateur avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar a mis en avant, dimanche, l'attachement du peuple sahraoui à ses droits. Dans une déclaration à la presse à l'issue des entretiens officiels entre le président sahraoui, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali et l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura, M. Sidi Mohamed Omar a souligné l'attachement des Sahraouis à leurs droits inaliénables et à défendre inlassablement leur droit à la liberté et à l'indépendance». Le responsable sahraoui a également souligné «la forte volonté des Sahraouis d'oeuvrer à l'instauration de la paix et de la stabilité dans la région», et leur adhésion à toute opération pacifique permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Le diplomate italo-suédois, Staffan de Mistura a eu l'occasion de s'enquérir de la réalité vécue par le peuple sahraoui et d'écouter des citoyens de différents âges qui lui ont réaffirmé, selon M. Sidi Mohammed Omar, que «leur revendication reste l'indépendance nationale totale, et c'est là la position de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) et du Front Polisario». La visite de Staffan de Mistura dans les camps de réfugiés sahraouis qui a débuté samedi et duré deux jours, a permis à l'envoyé onusien de se rendre dans des structures sanitaires, éducatives et sociales de l'Etat sahraoui. De Mistura a également rencontré des responsables de la RASD et du Front POLISARIO. L'envoyé onusien poursuivra sa première tournée dans la région qui s'achèvera le 19 janvier, en se rendant en Algérie et en Mauritanie, en tant que pays voisins et observateurs, selon le plan de règlement conjoint entre les Nations unies et l'Organisation de l'unité africaine (Union africaine actuellement) et les décisions y afférentes du Conseil de sécurité. Dimanche, également, le chef d'état-major de l'Armée sahraouie, Mohamed El-Ouali Akeik a indiqué, à Chahid El-Hafedh, dans les camps de réfugiés sahraouis, que la situation sur le terrain est une répétition de la politique génocidaire adoptée en 1975 par le Maroc à l'encontre du peuple sahraoui. En marge de la tournée de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan De Mistura, dans la région, M. Akeik a indiqué que la politique de l'occupant marocain ne diffère pas aujourd'hui de celle de la terre brûlée et de l'anéantissement du peuple sahraouie qu'il avait adoptée en 1975. «Seize ans de lutte contre l'occupation marocaine par les combattants de l'Armée de libération sahraouie ont conduit à une déroute, reconnue devant le monde entier, de l'armée marocaine qui a réclamé une trêve», a-t-il ajouté. Pour lui, la communauté internationale a échoué, 30 ans après le cessez-le feu, à trouver une solution au conflit, ne réalisant aucune avancée durant toute cette période durant laquelle le peuple sahraoui a souffert en silence, dans des conditions difficiles face à l'occupation. «Le cessez-le-feu n'a apporté aucune solution, contraignant le peuple sahraoui à reprendre la lutte armée, surtout après sa (cessez-le feu) violation flagrante par le Maroc dans la zone tampon d'El-Guerguerat», a-t-il encore soutenu. Mohamed El-Ouali Akeik a assuré, en outre, que «les armes utilisées par le Maroc dans cette guerre, notamment les drones, n'affecteront pas le moral et la ferme volonté des combattants sahraouis, soutenus par le peuple sahraoui, où qu'ils soient, une preuve aujourd'hui de la détermination à poursuivre la résistance et à faire face à l'occupant marocain, quelles que soient ses armes et la force de ses alliés». Le chef d'état-major de l'Armée sahraouie n'écarte pas, par ailleurs, une escalade face à l'occupant marocain, par l'adoption, en fonction de la situation et des conditions, de nouveaux moyens et possibilités permettant de surprendre l'occupant marocain.