En dépit d'une régression enregistrée dans certaines filières essentielles, le secteur de l'agriculture réussit à accomplir une prouesse. Selon les propos du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors d'une séance d'audition de la commission de l'agriculture et de la pêche de l'APN, Abdelhafid Henni a rapporté que la valeur de la production agricole en Algérie a connu une hausse de 3491 milliards de DA en 2021, soit près de 25,6 milliards de dollars. Une progression enregistrée, au moment où le secteur connaît une baisse sensible de production dans certaines filières, à l'instar des céréales et des légumineuses, tout au long de la saison 2020-2021. Cette baisse significative, qui est enregistrée dans le secteur agricole depuis 2018 est due, en partie, aux caprices de la nature, avec un niveau de pluviométrie de plus en plus faible. Côté indicateurs, la production globale des légumes a enregistré une baisse de 3,4% au cours de la saison agricole 2020-2021, croit-t-on savoir. La production de la pomme de terre n'a pas échappé, non plus, à cette tendance baissière dans le secteur. Ainsi, la production de ce tubercule de grande consommation a également enregistré une baisse de 6,4%. D'où cette tension constante et chronique sur ce produit prisé par les Algériens et les petites bourses. Les solutions de rechange proposées par les responsables du secteur, notamment le programme d'irrigation complémentaire mis en place pour l'année 2021, a concerné la céréaliculture, avec une superficie s'étalant sur 114 052 hectares. D'où les mesures incitatives et d'encouragement prises par l'Etat, afin de réhabiliter les efforts et investissements consentis. À commencer par la dernière en date, à savoir la décision du président de la République de revoir à la hausse le prix de revente des céréales. Une décision qui ne manquera pas de booster la production nationale et renforcera les perspectives de diversifications économiques. Fort heureusement pour le secteur, il n'y a pas que de mauvaises nouvelles. En effet, le secteur de l'agriculture a enregistré une hausse significative dans la production des tomates industrielles, durant la saison 2020-2021, comparativement à celle de 2019-2020. Le taux de hausse enregistré pour cette production est de l'ordre de 27%, alors que la production des dattes a connu une hausse précieuse de l'ordre de 5%, a confié le ministre, lors de la séance parlementaire au sujet de «la situation de la mise en oeuvre du programme du secteur, de ses réalisations et de ses perspectives, ainsi que les principales mesures prises pour garantir la sécurité alimentaire». Idem pour les viandes rouges qui totalisent une hausse de production de 5% et la production de lait frais qui a également enregistré une certaine stabilité dans la production. Contrairement à cela, la hausse de la valeur des intrants dans la filière avicole au sein des marchés mondiaux, suite à la pandémie de Covid-19, conjuguée aux risques de propagation des maladies touchant la filière de l'aviculture, ont induit une baisse importante dans la production des viandes blanches en Algérie. D'où également, cette tension autour des prix des viandes de volailles, qui connaissent une tension chronique au sein du marché national. Le ministre de l'Agriculture a fait état d'efforts soutenus dans son secteur, afin de maintenir le cap de la progression et de l'excellence pour soutenir les efforts de la croissance économique. À ce titre, les mesures corollaires font état d'opérations d'assainissement du foncier agricole, dans l'objectif d'accroitre le potentiel productif. Ainsi, le bilan présenté par Henni fait état de «la récupération de 750 000 hectares dans le cadre du programme de mise en valeur des terres». L'opération s'est également focalisée sur le recensement des exploitations agricoles sans titre, faisant état de 150 000 hectares, qui attendent de voir leur statut et leur situation juridique régularisés. Les mesures d'accompagnement des agriculteurs, en matière de dispositifs d'encouragement, de suivi, d'évaluation, d'assistance et de prévoyance, semblent résumer les recommandations émises par les membres de la commission de la chambre basse, qui ont mis l'accent sur «l'importance de l'assainissement du foncier agricole»